ASIE/ TERRE SAINTE - Les enfants de Gaza privés d'examens et d'avenir

lundi, 24 juin 2024 zones de crise   guerres   elèves   jeunes   ecole  

Eyad el Baba (Unicef)

par Père Ibrahim Faltas ofm*

Jérusalem (Agence Fides) - Ces jours-ci, environ 39 000 garçons de Gaza auraient dû passer leurs examens de fin d'études secondaires. Comme beaucoup d'autres garçons palestiniens, comme beaucoup d'autres garçons israéliens, comme beaucoup d'autres garçons dans le monde. L'examen de maturité est important, il marque une étape dans la vie, c'est le passage à l'âge adulte.
Ils auraient été 39 000 mais il est impossible de savoir qui ne répond plus à l'appel parce qu'ils ne sont plus là ou parce que leurs corps sont encore sous les décombres.
Combien d'entre eux ont subi des blessures et des traumatismes ? Combien ont perdu leurs parents et sont soudain devenus responsables de la famille qui les soutenait et les protégeait auparavant ? Combien ont perdu les amis et les camarades de classe avec lesquels ils ont partagé les belles années de l'adolescence ?
Mon expérience en tant que directeur des écoles de la Custodie de Terre Sainte m'a amené à bien connaître les enfants et les jeunes de cette terre. Je les vois entrer craintivement dans les classes de maternelle, d'abord agrippés à leur mère, puis courant, souriants et joyeux, dans les bras des enseignants. Je les vois grandir et je les entends surmonter les incertitudes et les difficultés avec engagement et détermination. Je les suis dans leurs angoisses et leurs inquiétudes que, avec les enseignants et les parents, j'essaie de transformer en conscience de leurs capacités, en confiance et en espoir pour l'avenir, cet avenir qui commence avec le baccalauréat et les premiers choix de vie. Ce sont les jours où les enfants concluent un parcours qui a duré quinze ans, souvent dans la même école et avec les mêmes amis, et ce sont les jours où la proximité d'un regard, d'un sourire et d'un encouragement est nécessaire.
Il n'y aura pas d'examens de fin d'études secondaires à Gaza cette année : ils ont déjà été annulés à la suite de la destruction de tant d'écoles et il n'y en aura pas l'année prochaine, ce qui interrompra la croissance et le développement de ces générations.
Les écoles, comme les hôpitaux et les lieux de culte, sont des lieux sacrés, des lieux qui ont des missions fondamentales pour la guérison du corps, de l'esprit et de l'âme. Le respect de ces lieux est le respect des vies qu'ils protègent.
Après 260 jours, la violence et la haine sont toujours les principaux protagonistes en Terre Sainte et, comme toujours, elles sont la cause de toutes les guerres. Même en Cisjordanie, les affrontements ne cessent pas, causant des morts, des blessés, des destructions et des arrestations.
Les enfants de cette terre sont privés du passé, le présent est obstrué, l'avenir est obscurci.
Les enfants ont besoin de la force des arbres plantés par leurs ancêtres sur cette terre, ils ont besoin de racines solides et de branches pleines de nouvelles feuilles.
Les racines ne représentent pas seulement le passé et la force du lien familial, elles sont l'histoire de chaque être humain. Les branches sont un signe de renaissance et de vie nouvelle, un signe visible du printemps qui pousse les branches vers le ciel et, pour nos enfants, elles représentent l'espoir d'un avenir meilleur. (Agence Fides 24/6/2024)

*Vicaire de la Custodie de Terre Sainte


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