Phnom Penh (Agence Fides) - Du petit Cambodge, ce pays d'Asie du Sud-Est où vivent quelque 20.000 catholiques, soit 0,13 % des quelque 16 millions d'habitants, une prière sincère et profondément solidaire pour la Terre Sainte s'élève vers le Seigneur. Les fidèles répartis dans trois circonscriptions ecclésiastiques (le Vicariat apostolique de Phnom Pen et les Préfectures Apostoliques de Battambang et de Kompong Cham) "se sentent en ces heures en profonde communion avec la population qui souffre et avec les victimes de l'atroce conflit au Moyen-Orient", déclare Mgr Olivier Schmitthaeusler, MEP, Vicaire apostolique de Phnom Penh.
Toute la communauté cambodgienne se joindra demain, 17 octobre, à la journée spéciale de jeûne et de prière annoncée par le cardinal Pierbattista Pizzaballa, Patriarche de Jérusalem des Latins, au nom de tous les évêques ordinaires de Terre Sainte, qui ont demandé aux chrétiens de se rassembler "dans une prière chorale, pour remettre à Dieu le Père notre soif de paix, de justice et de réconciliation". Lors de l'Angélus d'hier, le 15 octobre, le Pape François a réaffirmé : "La prière est la force douce et sainte qui s'oppose à la force diabolique de la haine, du terrorisme et de la guerre. J'invite tous les croyants à rejoindre l'Église en Terre Sainte et à consacrer le mardi 17 octobre prochain à la prière et au jeûne".
"Chers frères et soeurs, écrit le Vicaire apostolique de Phnom Penh dans une lettre diffusée à tous les fidèles, la Terre Sainte, lieu sacré pour des millions de personnes dans le monde, est actuellement en proie à la violence et à la souffrance. En tant qu'Église catholique au Cambodge, nous, évêques, prêtres, religieuses, religieux et fidèles catholiques du Royaume du Cambodge, sommes profondément solidaires des populations de cette région qui subissent les conséquences dévastatrices d'un conflit persistant. Notre foi, fondée sur les enseignements de Jésus-Christ, le Prince de la paix, nous oblige à soutenir la cessation de toute violence et de toute activité militaire qui porte atteinte aux civils palestiniens et israéliens".
Les catholiques cambodgiens invoqueront Dieu pour qu'il "engage les dirigeants politiques et les autorités dans un dialogue sincère, à la recherche de solutions durables qui promeuvent la justice, la paix et la réconciliation pour les peuples d'Israël et de Palestine", en répétant : "Père miséricordieux et fort, tu n'es pas un Dieu de désordre, mais de paix. Fais disparaître la haine, la violence et la guerre en Terre Sainte, afin que l'amour, la concorde et la paix puissent fleurir".
Toute l'Eglise du Cambodge, en accord avec le Pape François et ayant à cœur la situation tragique en Terre Sainte, "exprime sa profonde compassion et sa proximité avec les familles touchées par ce terrible conflit", écrit l'évêque au nom de toute la communauté catholique du Cambodge.
Dans le pays, c'est l'époque du "Pchum Ben", une saison où l'on commémore les âmes des défunts et où l'on organise des célébrations et des visites aux cimetières. En particulier, la population cambodgienne commémore les 11 ans de la mort du roi Norodom Sihanouk (décédé le 15 octobre 2012), le père de l'indépendance nationale du Cambodge.
En ce moment particulier, note le Vicaire Apostolique, "nous invitons nos communautés, nos paroisses, nos associations à prier pour les âmes de ceux qui ont déjà perdu la vie dans ce conflit, ainsi que pour les citoyens cambodgiens-israéliens qui ont perdu la vie dans les attentats du 7 octobre", en unissant ce souvenir à la mémoire de leurs proches et à la mémoire du Roi, "afin que tous puissent jouir de la paix et du bonheur éternel". "La paix que nous connaîtrons au Paradis, dans la vision béatifique de Dieu, nous sommes appelés à la construire et à la vivre dès ici et maintenant, sur la terre, à la suite du Christ, Prince et Donateur de paix", a conclu l'évêque.
(PA) (Agence Fides 16/10/2023)