ASIE/PAKISTAN - Pendant le mois de Ramadan, les iftars interconfessionnels sont l'occasion pour les croyants de se rencontrer et d'échanger

mardi, 18 avril 2023 dialogue   islam   ramadan  

Lahore (Agence Fides) - Pendant le Ramadan, le mois sacré de la religion islamique qui est en cours et qui se terminera le 21 avril, la pratique de l'iftar (le dîner qui rompt le jeûne quotidien des fidèles musulmans) est une occasion pour les musulmans, les chrétiens, les sikhs et les croyants d'autres religions de se rencontrer, de partager et d'être amis.
Comme l'a appris l'Agence Fides, pendant le Ramadan, de nombreuses institutions catholiques pakistanaises organisent et invitent les croyants musulmans à l'iftar, qui devient ainsi une occasion fructueuse de connaissance, de dialogue, de relations humaines et de coexistence, en prenant un repas ensemble.
Au Centre de la Paix de Lahore, le Père James Channan, prêtre dominicain et directeur du Centre, a organisé un iftar auquel ont participé plus d'une centaine de croyants musulmans, dont des chefs religieux, des médecins et des infirmières, des femmes et des enfants, dans l'idée et l'esprit de promouvoir et de vivre le dialogue interreligieux auquel le Centre de la Paix se consacre. Au cours du dîner, de nombreux messages mutuels d'appréciation, de respect, d'estime et de volonté de construire la fraternité ont été exprimés par les croyants musulmans et chrétiens.
Patrick's Higher Institute où, dans une atmosphère amicale, l'archevêque Benny Mario Travas et le cardinal Joseph Coutts, ainsi que des étudiants et des personnes de confessions chrétienne et musulmane, se sont réunis aux côtés du recteur, le père Mario Rodrigues. L'archevêque Travas a souligné que "partager un repas, prier ensemble et surtout aimer Dieu, s'aimer les uns les autres, est un témoignage très important pour la société pakistanaise. Nous sommes appelés à nous occuper des pauvres et des nécessiteux, et à répandre la grande nouvelle de l'amour fraternel et de l'attention à l'autre".
Entre autres initiatives, un groupe spécial de femmes, composé de femmes de différentes confessions, continue de proposer et d'organiser des iftars interconfessionnels dans tout le pays, et a également trouvé un espace dans les médias en tant qu'exemple et moyen d'inclusion, de promotion sociale, d'émancipation et de développement des femmes au Pakistan.
Les fidèles sikhs participent également à cet esprit : à Lahore, Sardar Darshan Singh, un commerçant de la communauté sikh, organise l'iftar tous les soirs au Liberty Market de la ville, déclarant que "manger ensemble symbolise le service, l'amour et l'unité", dans un geste qui, observe-t-il, "est destiné à exprimer la bonne volonté et le désir de promouvoir l'harmonie interreligieuse".
Il est à noter qu'au Pakistan, le mois du Ramadan, en 2023, tombe dans une situation de crise économique : en raison du fort taux d'inflation actuel (augmenté de 35 % rien que le mois dernier) et de la hausse conséquente des prix des denrées alimentaires, des centaines de personnes se retrouvent en difficulté ou dans le dénuement et se tournent vers les associations caritatives pour l'iftar. La crise économique a troublé la sérénité et mis à genoux des millions de familles qui se battent pour acheter des dattes, du riz et la viande nécessaire à la rupture du jeûne quotidien. Selon les observateurs, le Pakistan, qui compte plus de 230 millions d'habitants, est confronté à l'une des plus graves dépressions économiques de son histoire. À l'origine du problème, les graves inondations de l'automne dernier ont dévasté une grande partie des cultures agricoles du pays, ruinant les récoltes de céréales et endommageant d'immenses superficies de terres agricoles.
La difficulté d'obtenir des produits de première nécessité alimente la colère de la population et des émeutes et manifestations sont à craindre. Dans ce contexte, la présence de communautés catholiques et d'autres religions, qui organisent, financent et offrent l'iftar aux croyants musulmans, en particulier aux plus pauvres, est un geste très apprécié par les chefs religieux, les autorités civiles et les citoyens.
(PA (Agence Fides 18/4/2023)



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