Phnom Penh (Agence Fides) – « Le trafic d’êtres humains constitue un crime contre l’humanité. Nous devons unir nos efforts afin de bloquer ce crime qui est devenu toujours plus agressif et menace non seulement les personnes mais aussi les valeurs fondatrices de la société ». C’est ce que déclare à l’Agence Fides Kim Rattana, Directeur exécutif de la Caritas Cambodge et représentant de l’équipe anti-trafic de la sous-région du Mékong. « Notre mission consiste à travailler en faveur de l’élimination du trafic d’êtres humains, de la promotion de la dignité humaine, de la solidarité globale et de l’émancipation des personnes au sein de la région du Grand Mékong » a-t-il affirmé, remarquant que « le phénomène est toujours plus complexe ». « Nous devons sensibiliser davantage les citoyens en ce qui concerne les questions relatives au trafic de personnes au travers d’expositions, de partage de vidéos, de colloques, de prières interreligieuses, de marches et de messages par Internet » a affirmé Kim Rattana, au lendemain du II° Forum interconfessionnel national du Cambodge organisé ces dernières semaines et portant en particulier sur la lutte contre le trafic c’êtres humains. Au Forum en question ont participé 1.700 personnes, des représentants du gouvernement national et les organisations religieuses. Les participants ont lancé une collaboration pour combattre le trafic d’êtres humains et mettre un terme à cet « esclavage moderne » a déclaré Chou Bun Eng, Vice-président de la Commission nationale pour la lutte contre le trafic d’êtres humains.
Le partenariat implique la Commission du gouvernement cambodgien, le Ministère pour les Religions et la Caritas Cambodge, et dispose du soutien des quatre principales communautés religieuses du pays – bouddhiste, catholique, protestante et islamique – alors que sont également présentes d’autres organisations partenaires. Au cours de ces dernières années, a été promu un effort commun et un chemin de dialogue interreligieux visant à combattre le trafic d’êtres humains, indique la Caritas.
Le but du Forum est triple. En premier lieu, il veut démontrer l’harmonie existant entre les différentes religions au Cambodge pour préserver la paix, les droits fondamentaux, la dignité humaine et la prospérité de la nation. Deuxièmement, il consiste à montrer l’importance de la sensibilisation réalisée par les communautés religieuses en fournissant instruction et connaissance de l’impact du trafic d’êtres humains. Enfin, l’événement promeut l’engagement du Forum interreligieux au Cambodge dans son ensemble, y compris dans d’autres domaines.
Délégués du gouvernement, parlementaires, sénateurs, fonctionnaires, moines bouddhistes, responsables religieux musulmans et chrétiens, agences des Nations unies et autres organisations interconfessionnelles, groupes juvéniles et associations ayant participé à l’événement se sont engagés à travailler ensemble pour combattre le trafic d’êtres humains.
Le gouvernement cambodgien a apprécié l’initiative du Forum interreligieux national en établissant un partenariat qu’il espère être fructueux.
Le Cambodge est un pays de transit et de destination pour hommes, femmes et enfants soumis au travail forcé et à l’exploitation sexuelle. Adultes et enfants cambodgiens migrent vers d’autres pays de la région et toujours plus fréquemment au Proche-Orient pour raisons de travail, nombre d’entre eux étant soumis à des travaux forcés dans l’agriculture, la construction, l’industrie mais aussi en tant que domestiques. (SD) (Agence Fides 04/10/2018)