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Managua (Agence Fides) – L’Eglise catholique au Nicaragua, par l’intermédiaire de la Conférence épiscopale (CEN), a annoncé que le Dialogue national au Nicaragua débutera le 16 mai. En l’annonçant, S.Em. le Cardinal Brenes, Archevêque de Managua, a souligné le rôle de l’Eglise, « médiatrice et témoin », tout en soulignant dans le même temps le thème à traiter, à savoir « les institutions du pays pour aller vers la démocratisation ». Le Cardinal a lu le communiqué préparé par les représentants de la CEN, affirmant que « les conditions en vue du dialogue ne sont pas les meilleures mais le dialogue aura lieu dans tous les cas près le Séminaire Notre-Dame de Fatima ». Le 14 mai, le Cardinal a rappelé que, dans ce cadre, d’importants accords doivent être atteints et qu’il faut immédiatement bloquer la violence régnant dans les rues de certaines villes.
L’Agence Fides avait publié le contenu de la lettre des Evêques au Président, Daniel Ortega, comportant les quatre conditions pour poursuivre le dialogue : permettre l’entrée dans le pays de la Commission interaméricaine pour les droits fondamentaux, bloquer l’action des corps paramilitaires, faire cesser la répression et donner des signes crédibles d’une volonté de dialogue (voir Fides 04/05/2018) afin de pouvoir accepter le rôle de médiateur dans le cadre de ce Dialogue national.
La Cardinal a ajouté être attristé par les nouvelles faisant mention d’affrontements s’étant vérifiés ces jours derniers à Sébaco et Matagalpa, demandant à ce que la violence cesse. Le 12 mai, après que les Evêques aient, en matinée, relancé l’appel en faveur du dialogue, le Vice-président et épouse de Daniel Ortega, Rosario Murillo, a répondu à la Conférence épiscopale en acceptant ses conditions : « Nous sommes prêts à concrétiser l’appel au dialogue le plus tôt possible pour la tranquillité de tous les nicaraguayens ». Toutefois, le même jour, les forces spéciales ont accompli une nouvelle action de répression violente dans la ville de Masaya, berceau du folklore et de l’artisanat du pays, faisant deux morts et une centaine de blessés. Le Dimanche 13 mai, dans de nombreuses Paroisses, les prêtres ont invité au calme sans toutefois cesser de soutenir le peuple qui désire une véritable démocratisation du pays.
Le pays connaît actuellement des heures de tension et d’incertitude même si, au travers de leurs représentants, les étudiants et les entrepreneurs ont confirmé leur présence au dialogue, la population ne faisant pas confiance aux autorités à cause de la répression continuelle de la part des forces militaires gouvernementales.
Depuis son compte Twitter, l’Evêque auxiliaire de Managua, S.Exc. Mgr José Báez, a révélé que, bien que les prêtres aient continué à recevoir des intimidations et des menaces téléphoniques, « nous ne devons pas nous laisser accabler par l’émotion, la colère ou la précipitation irresponsable par plus que par la peur et moins encore par la violence ».
Demeure toujours ouverte la question de l’invitation, souhaitée par beaucoup, de la Commission interaméricaine pour les droits fondamentaux, afin qu’elle enquête sur les violences ayant eu lieu durant les protestations, violences qui ont causé la mort de plus de 60 personnes. (CE) (Agence Fides 15/05/2018)