Managua (Agence Fides) - Selon la presse locale, les prêtres catholiques ne pourront plus entrer dans les hôpitaux publics pour administrer le sacrement de l'Onction des malades. Après l'expulsion d'environ un quart des prêtres qui, jusqu'en 2018, étaient officiellement reconnus par la Conférence épiscopale du Nicaragua (CEN), travaillant dans l'archidiocèse de Managua et dans les huit diocèses du pays, une nouvelle « mesure répressive » est prise par le gouvernement.
C'est ce que rapporte l'avocate Martha Patricia Molina, en exil au Texas, d'où elle documente depuis des années les attaques contre l'Église catholique au Nicaragua (voir Fides 26/5/2023), citant des sources anonymes de prêtres et de laïcs affectés. « Avant, ils pouvaient entrer pour visiter un seul malade, mais une fois sur place, toutes les personnes présentes demandaient le sacrement pour des personnes déjà proches de la mort », souligne Molina.
L'Église du Nicaragua « vit les jours les plus difficiles de ces 500 dernières années », car même pendant la révolution des années 1980, il n'y a pas eu autant de violence qu'aujourd'hui. « Mais l'Esprit Saint protégera son Église et elle survivra comme elle a survécu », affirme un prêtre qui demande l'anonymat pour des raisons de sécurité.
Bien qu'il n'y ait pas de document officiel, cette interdiction a plongé dans la tristesse et l'indignation les proches et les malades eux-mêmes, « qui quittent ce monde sans avoir reçu ce dernier sacrement », indique la presse locale. Mais ils ne peuvent que déposer une plainte anonyme car s'ils « dénoncent publiquement, ils peuvent être emprisonnés, exilés ou tués ».
Après l'Angélus du 1er janvier 2024, le Pape François a exprimé sa proximité avec le « peuple bien-aimé du Nicaragua ». Je suis avec une profonde préoccupation ce qui se passe au Nicaragua, où des évêques et des prêtres ont été privés de leur liberté. Je leur exprime, ainsi qu'à leurs familles et à toute l'Église du pays, ma proximité dans la prière ». Après l'Angélus du 25 août, le Souverain Pontife était revenu à la charge pour exhorter à la prière pour ce pays d'Amérique latine après la suppression d'associations catholiques et l'introduction d'un impôt sur les aumônes et les dons des fidèles : « Je vous encourage à renouveler votre espérance en Jésus. Rappelez-vous que l'Esprit Saint guide toujours l'histoire vers des projets plus élevés ».
(AP) (Agence Fides 13/11/2024)