AMERIQUE/PEROU – Baptisés appelés à lutter contre la corruption
Lima (Agence Fides) – Face à la grave situation de corruption à différents niveaux et de crise morale actuelle dans le pays, les catholiques ne peuvent « rester spectateurs ». L’œuvre des missionnaires comboniens, soulignant certains aspects critiques qui frappent actuellement la société de plein fouet, invite à la récupération des valeurs chrétiennes.
« La corruption constitue le plus grave problème existant au Pérou » indique à l’Agence Fides le Père Giuseppe Messetti, missionnaire combonien provenant du Diocèse de Huánuco. « Elle est présente surtout dans le milieu politique, au sein de l’économie, dans les domaines de la santé et de l’éducation et même dans les forces armées – indique-t-il. Maintenant, se répand dans la société un rejet du phénomène de la corruption et une certaine sensibilité populaire désireuse d’avoir des hommes politiques plus honnêtes et transparents », signe que cette situation a généré au sein de la population une profonde défiance mais aussi « une demande de justice authentique », un thème que l’œuvre missionnaire de l’Eglise intercepte et promeut au sein de sa pastorale.
Un autre aspect qui interpelle la mission de l’Eglise est celui relatif à la présence des migrants. Actuellement, environ 80% des immigrés vénézuéliens arrivés au Pérou se trouvent à Lima et 70% d’entre eux vivent grâce à l’économie informelle. Après les premières tensions sociales inévitables, es signaux d’intégration et d’accueil commencent à prévaloir. « L’Etat – explique le Père Messetti – a permis aux vénézuéliens d’obtenir un permis de séjour annuel pour avoir la possibilité de trouver un travail ».
De la justice à la moralisation de la vie publique en passant par l’accueil des migrants et l’imminente Assemblée du Synode des Evêques dédiée à l’Amazonie – prévue pour octobre prochain – les défis que l’Eglise au Pérou devra relever sont nombreux. « Le premier d’entre eux – précise le Père Messetti – consiste à récupérer un style d’Eglise ouverte et fidèle à l’Evangile », en particulier pour lutter contre le phénomène préoccupant des sectes religieuses provenant d’Amérique du nord. « Voici 30 ans, les catholiques étaient entre 85 et 90% de la population. Désormais, ils en représentent moins de 70% ». Cependant – conclut le missionnaire – je vois que l’Episcopat est disponible à reprendre en main la question et pour s’interroger sur l’action d’évangélisation et la formation continue des communautés locales ». (ES) (Agence Fides 13/03/2019)