Songea (Agence Fides) – De la misère à la Maîtrise : l’histoire d’Upendo, une jeune fille de Songea, en Tanzanie associe la détermination, la solidarité et la promotion sociale, l’une de ces histoires rendues possibles grâce à l’action des missionnaires. Dans ce cas, il s’agit des Sœurs de Saint Joseph de Chambéry, une petite Congrégation féminine depuis des années active en Afrique orientale.
Le destin d’Upendo semblait tracé. Orpheline de père et de mère, elle avait été adoptée par sa tante. Une autre tante s’est en revanche prise soin de ses deux sœurs puînées. Le réseau familial africain est encore solide et permet de prendre en charge les enfants demeurés orphelins. La solidarité familiale a cependant ses limites. Les moyens économiques limités des parents ne permettent pas d’assurer à Upendo la poursuite de ses études.
Sur sa route, elle rencontre cependant les Sœurs de Saint Joseph qui l’accueille au Foyer homonyme. Les coûts de l’hospitalité sont pris en charge par les religieuses qui peuvent compter sur les aides provenant d’Italie. Ainsi, de 2009 à 2012, Upendo fréquente le secondaire. En classe, elle démontre de posséder de grandes potentialités et une détermination hors du commun. En 2015, elle dépose une demande pour entrer à l’Université de Kampala, en Tanzanie, pour étudier la médecine et la chirurgie et est admise.
Upendo est parvenue à conquérir sa place dans un système scolaire, celui de la Tanzanie, caractérisé par de fortes carences et par sa sélectivité. Depuis 2005, le gouvernement a fait des efforts pour élargir l’accès à l’instruction secondaire, en s’engageant à construire de nouveaux collèges et lycées. Cependant, selon un rapport de Human Rights Watch, plus de 40% des adolescents tanzaniens ne parvient pas à fréquenter le secondaire. Parmi les problèmes qui limitent l’accès se trouve certainement le faible nombre sinon l’absence totale de collèges et lycées dans les zones rurales du pays. Les élèves doivent parcourir jusqu’à 25 Km pour arriver à leur établissement scolaire, sans compter que sont toujours plus nombreux ceux qui renoncent à leurs études du fait de coûts trop élevés des transports, des uniformes et des manuels. Selon les données de la Banque mondiale, moins d’un tiers des jeunes filles arrivent au niveau équivalent au Brevet des collèges français.
« Grâce à l’aide des religieuses et au CSJ Missions, l’ONG qui les soutient – remarque Upendo – j’ai eu la possibilité de faire des études. C’est un patrimoine que je porterai toute ma vie et que je dois aux religieuses. Si je parviens, comme je l’espère, à passer mon diplôme, je chercherai à restituer à mon peuple la solidarité que j’ai reçu et je travaillerai afin que mon pays aille mieux ». (EC) (Agence Fides 06/10/2018)