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Lomé (Agence Fides) – « Il est impressionnant de voir la présence massive des chefs d’états africains au Forum pour la Coopération entre la Chine et l’Afrique (FOCAC) : un record de participation historique. Le sort de million d’africains est en train d’être scellé par des partenariats politiques et économiques de tout genre ». C’est ce que déclare à l’Agence Fides le Père Donald Zagore, théologien ivoirien de la Société des Missions africaines. Commerce, technologie, moyens de communication, diplomatie, agriculture, culture et échanges interpersonnels font partie des domaines examinés en vue de la coopération au cours du FOCAC auquel participent 52 pays africains, la Commission de l’Union africaine et la République populaire de Chine. Des aides, investissements et prêts aux pays africains ont été annoncés à Pékin par le Président Xi Jinping à hauteur de 60 milliards d’USD. L’annonce est arrivée face aux délégations et responsables de 53 pays d’Afrique. Le 4 septembre, le FOCAC s’est achevé au travers de la publication de deux documents qui synthétisent les résultats obtenus : la Déclaration de Pékin et le Plan d’action de Pékin qui illustrent la volonté d’augmenter la qualité et l’efficience de la coopération bilatérale.
« Malheureusement, force est de reconnaître, qu’une force importante du continent qu’est l’Eglise reste la grande absente de tous ces débats – continue le prêtre commentant l’événement. Où est l’Eglise d’Afrique ? Qui portera la voix de l’Eglise d’Afrique a ce rendez- vous si crucial pour le continent Africain ? Pourquoi est-elle absente de ces débats si important qui touchent à la vie des peuples africains ? Sa vocation d’experte en l’humanité ne se limite qu’uniquement aux quatre murs de ses églises ? Par son absence, donne-t-elle raison à des hommes comme Wayne S. Peterson, qui soutient que les privilégiés de Dieu, ceux en qui le Christ s’incarne aujourd’hui, ceux qui jouissent de la sagesse de Dieu, ne se trouvent plus parmi les hommes d’Eglise, mais parmi les responsables du monde politique et économique, auxquels Dieu explique ses projets de réforme mondiale ? » se demande le Père Zagore.
« La séparation des pouvoirs politiques et religieux, ne doit en aucun cas être un prétexte d’excommunication radicale du religieux surtout quand il s’agit de décider du destin des peuples. La voix prophétique de l’Eglise doit se faire entendre » insiste le missionnaire.
« En Afrique, l’Eglise par de nombreux projets sociaux (l’éducation, la santé, l’hydraulique, l’environnement, l’engagement pour les faibles, les pauvres, etc.…) participent activement à l’amélioration des conditions socio-économiques des populations africaines. Parfois, l’Eglise d’Afrique reste présente là où les gouvernements africains sont absents ou ont démissionné. Il faut le dire haut et fort, en Afrique, vu le travail qu’elle abat, l’Eglise d’Afrique reste le premier partenaire des gouvernements africains. C’est donc honteux de voir l’Eglise absente à un tel forum » conclut le prêtre.
Le dernier FOCAC s’était tenu à Johannesburg, en Afrique du Sud, en 2015, et avait été co-présidé par le Président Xi Jinping et par Jacob Zuma, alors Chef d’Etat sud-africain. (DZ/AP) (Agence Fides 07/09/2018)