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Soaudè (Agence Fides) – En Afrique, il est très difficile de trouver un travail. Le phénomène du chômage sur ce continent concerne quelques 32 millions de jeunes et la situation empirera à cause de la forte différence existant entre la croissance démographique et les possibilités d’emploi. Actuellement, la moitié de la population africaine a moins de 14 ans. « L’un des premiers besoins de notre époque est la recherche d’un travail. Le taux de chômage dans de nombreux pays d’Afrique est véritablement très élevé » déclare à l’Agence Fides le Père Donald Zagore, missionnaire de la Société des Missions africaines (SMA).
« Par exemple, en Côte-d’Ivoire, quelques 23% de la population sont privés d’emploi. En Afrique du Sud, ce phénomène touche 27,3% de la population, 18% au Gabon et 29,8% en Gambie, seulement pour citer quelques chiffres. Ce qu’il y a de plus dramatique est qu’il est difficile même de trouver les emplois qui ressemblent de près à de l’exploitation, pour ne pas parler des plus dignes, tant ils sont devenus rares » poursuit le missionnaire.
« Il s’agit d’un problème sociale mais aussi anthropologique pour les africains. Il est grotesque de devoir reconnaître que, alors que l’exploitation de l’homme a toujours été considérée comme un crime, il existe encore quelque chose de pire. En effet, actuellement, le manque d’exploitation semble paradoxalement une véritable régression. Combien de personnes aujourd’hui seraient-elles disposer à remplir le pire des emplois pour avoir un revenu et n’en trouvent pas un ? » fait remarquer le Père Zagore.
« Il est véritablement épouvantable – souligne le missionnaire – de voir que l’homme ne sert plus à rien, pas même à une quelconque forme d’exploitation. L’homme est aujourd’hui perçu comme superflu. Il est détruit. Malheureusement, comme le disait la critique littéraire française, Viviane Forrester, de nombreux hommes et femmes résultent « incompatibles avec une société dont ils sont dans tous les cas les produits les plus naturels ». Malheureusement, affirme l’écrivain, nous sommes passés du phénomène de l’exploitation à celui de l’exclusion.
Le Père Zagore conclut : « Au-delà de la simple question du chômage, c’est l’identité même de l’homme africain, sa nature intrinsèque d’être humain qui est soumise. Voila pourquoi, plus que jamais, la lutte contre le chômage, contre ce crime, doit occuper une place prééminente dans l’activité missionnaire ». (DZ/AP) (Agence Fides 18/01/2018)