I.C.
Singapour (Agence Fides) – La famille représente l’occasion de proclamer l’amour de Dieu » déclare à l’Agence Fides Wendy Louis, laïque catholique et Secrétaire exécutive du service dédié aux femmes au sein du Bureau pour les laïcs et la famille de la Fédération des Conférences épiscopales asiatiques (FABC). En parlant dans le cadre d’un séminaire d’étude tenu à Singapour ces jours derniers sur le thème « Amour et famille », basé sur l’Exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia, Wendy Louis déclare à l’Agence Fides que les Eglises en Asie « réaffirment la mission de soin pastoral des familles. Pour remplir cette mission, la famille a besoin d’une formation qui la responsabilise de manière à ce que tous se sentent appelés à aimer la vie familiale ».
Le séminaire, qui a réuni des délégués provenant de neuf pays d’Asie, a réfléchi sur la famille catholique en Asie en tant que « Eglise domestique en mission de miséricorde ». « Le fondement de toute famille est une relation d’amour ancrée dans la communion avec Dieu. La communion d’amour désintéressée entre les personnes de la Sainte Trinité fonde le noyau le plus profond de la vie familiale et l’inspire en ce qui concerne sa mission, qui dérive de la communion elle-même. La kenosis est une valeur qui soutient cette relation, présente en tant que don, non seulement chez les époux mais également chez tous les membres de la famille » explique-t-elle.
Les familles asiatiques affrontent des défis d’une vaste ampleur : les Evêques d’Asie, au cours de leur Assemblée plénière tenue à Colombe, au Sri Lanka, en 2016, ont établi une liste de quelques-uns des principaux défis pastoraux variant en fonction des contextes tels que la limitation de la liberté religieuse, la pauvreté, la migration et l’évacuation, les conflits et les divisions politiques, idéologiques et culturelles, le colonialisme idéologique, le réchauffement mondial et les changements climatiques, la détérioration de la foi et des valeurs spirituels au sein de la famille.
« Ces défis pastoraux ne nous découragent cependant pas mais attisent en revanche notre désir d’accompagner les familles. En puisant dans les documents de l’Eglise, et en particulier dans [l’Exhortation apostolique post-synodale] Amoris Laetitia et dans l’expérience des rencontres précédentes de la FABC dédiées à la famille, nous avons tracé des lignes directrices dans notre action avec les familles » a remarqué Wendy Louis.
Les trois points saillants mis en évidence par les Evêques asiatiques ont été :
- le ministère familial est principalement un ministère de miséricorde. Le service pastoral de la famille aura besoin d’une formation de base comprenant l’écoute sans jugement et avec empathie et le respect de ceux qui y travaillent, indépendamment de leur situation actuelle. Les critères sont « la loi de la gradualité » et le discernement pastoral, qui peuvent porter à vivre l’Evangile du mariage dans sa plénitude ;
- ceux qui s’occupent de pastorale de la famille doivent comprendre la théologie du mariage et présenter les manières pratiques selon lesquelles les couples peuvent vivre le sacrement du mariage, l’amour et le don de soi. Il est nécessaire de viser à responsabiliser les familles pour qu’elles sachent reconnaître les tendances destructrices, promouvoir une culture de la vie de la conception à la mort naturelle, reconnaître et affirmer la dignité des femmes dans le mariage, à la maison, dans les processus décisionnels et les responsabilités parentales ;
- la pastorale de la famille doit être attentive aux préoccupations concrètes des familles et collaborer avec d’autres agences afin de fournir une assistance complète – par exemple une assistance sanitaire, en matière d’alphabétisation, d’emploi et de logement. Les mariages interreligieux constituent une réalité. Le soutien à ces mariages doit être une priorité de la pastorale familiale.
En outre, la FABC remarque que « l’approche pastoral des familles en situations irrégulières devrait être proactive, construisant sur ce qui existe de positif et accueillant les partenaires d’autres religions. Une attention particulière doit être accordée à la formation à la foi des enfants, en soutenant la famille dans leur éducation chrétienne, en construisant un réseau entre la Paroisse, la famille, les mouvements familiaux et les experts (assistants sociaux, médecins, thérapeutes).
« La spiritualité est de la plus haute importance pour toutes les familles. Une famille a besoin de vivre le modèle trinitaire de communion et de devenir une famille missionnaire. Au sein de nos programmes de formation, nous devons encourager les parents et les enfants à prier ensemble. Ainsi se réalise le modèle de l’Eglise domestique », en proposant également le partage avec d’autres familles au travers de la participation à de petites communautés.
Ces lignes directrices – remarque Wendy Louis – sont vastes et générales et requièrent une application consensuelle. « Amoris Laetitia demande la conversion pastorale, de manière à ce que tous les opérateurs pastoraux puissent constituer un phase d’espérance et de guérison pour les familles. Nos efforts sont enracinés dans une profonde confiance dans le fait que l’Esprit Saint et la Sainte Famille de Nazareth auxquels nous confions toutes les familles d’Asie » conclut Wendy Louis. (SD) (Agence Fides 02/01/2018)