ASIE/INDE - Un centre commercial à la place de la léproserie : l’institut catholique est sur le point de fermer

lundi, 26 octobre 2009

Bangalore (Agence Fides) – L’Église catholique est en alerte dans le Karnataka, grand état de l’Inde méridionale qui a pour capitale Bangalore. Comme l’Agence Fides l’apprend de l’Église locale, la vieille léproserie de Sumanahalli, gérée par la communauté catholique dans la périphérie nord de Bangalore, se trouve aujourd’hui en équilibre instable et risque vraiment la fermeture obligée par une mesure du gouvernement local. La léproserie s’occupe de la réhabilitation des malades de la lèpre, soigne les patients atteints du Sida, accueilli des personnes victimes des désastres naturels. Le gouvernement du Karnataka, dirigé par le Baratiya Janata Party, parti nationaliste hindou très imprégné d’idéologie qui pénalise les minorités religieuses, n’a pas renouvelé le contrat de location du terrain sur lequel se trouve l’institut, signé avec le diocèse de Bangalore en 1977. Le gouvernement affirme que sa politique prévoit de ne pas concéder de parties de terrain domanial en location pendant plus de trente ans, déjà arrivés à échéance il y a deux ans. Le terrain, de plus, il y a trente ans, se trouvait hors de la ville de Bangalore, tandis qu’aujourd’hui il est à l’intérieur de la zone métropolitaine. Un centre commercial devrait naître sur ce terrain, beaucoup plus rentable pour le bilan public. Le Père George Kannathanam, Directeur du Sumanahalli, tente de tout faire pour éviter la fermeture du centre, mais il est très inquiet: “Cela fait déjà deux ans que le gouvernement nous avait demandé la restitution d’une partie du terrain, mais nous laissant cependant la possibilité de continuer à gérer l’institut. Aujourd’hui il veut la totalité du terrain, et cela signifierait pour nous la fermeture définitive. Des centaines de personnes qui sont aujourd’hui au Sumanahalli se sentent comme chez elles. Elles ont retrouvé ici leur dignité et ont été guéries. Pensez-un peu dans quelle agonie ils se retrouveraient si de nombreux malades devaient se déplacer. Et où iraient les lépreux de Sumanahalli ?”.
L’Archevêque de Bangalore, Son Exc. Bernardo Moras, a écrit une lettre officielle au gouvernement d’état pour demander le renouvellement du contrat de location, faisant l’éloge de l’œuvre sociale méritoire accomplie en trente ans par l’institut, sans aucune contribution publique. L’Église locale n’exclue pas de porter le cas devant le gouvernement fédéral de l’Union Indienne. “Ne nous enlevez pas l’espérance”, disent les volontaires, les religieux et les patients du Sumanahalli. Le slogan qui se trouve à l’entrée du dispensaire est : “Le village des gens de bon cœur”. Tant d’hommes et de femmes de bonne volonté, de différentes religions, veulent continuer à vivre dans cette oasis de charité dans le cœur de Bangalore. (PA) (Agence Fides 26/10/2009 ; 31 lignes, 428 mots )


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