AFRIQUE/GHANA - L’élection de John Atta Mills : une victoire pour la démocratie au Ghana et dans toute l'Afrique

mercredi, 7 janvier 2009

Accra (Agence Fides) – Le Ghana a un nouveau président de la République, élu au suffrage universel. Il s’agit de John Atta Mills, candidat du NDC (National Democratic Congress). Il a battu son adversaire démocrate Nana Akufo-Addo du NPP (Nouveau Parti Patriotique), l’ancien parti du gouvernement. La victoire a été accueillie avec satisfaction par les Ghanéens et les observateurs nationaux et internationaux, qui ont certifié la validité du vote et la solidité de la démocratie au Ghana.
John Atta Mills, 64 ans, a été vice-président du Ghana de 1997 à 2000 : c’est la 3e fois qu’il se présentait aux élections présidentielles. Aujourd’hui, 7 janvier 2009, il a remplacé le dirigeant du pays John Kufuor, après une grande cérémonie de passation de pouvoir. Le nouveau parlement a déjà pris ses fonctions la semaine dernière.
Malgré la marge de vote étroite entre les deux candidats (50,23 % contre 49,77 % ), les soutiens des deux partis politiques n’ont pas lancés de violents affrontements qui dégénèrent parfois en guerre civile, comme cela arrive souvent en Afrique. Il suffit de se rappeler les élections contestées au Kenya en décembre 2007, qui ont abouti à des violences (qui ont fait craindre pour la stabilité du pays) en janvier et février 2008, sans parler de la situation au Zimbabwe, où le président Mugabe utilise tous les moyens pour rester au pouvoir. Au lieu de trouver des prétextes pour créer des incidents, pour rechercher l’annulation des élections, le candidat perdant, Nana Akufo-Addo, a immédiatement reconnu sa défaite, et a félicité le vainqueur après la promulgation des résultats de la part de la commission électorale.
Les élections ghanéennes sont donc une victoire pour ceux qui se battent de manière pacifique pour la démocratie en Afrique et c’est un exemple à suivre pour toute l’Afrique.
Ces notes positives ne doivent pourtant pas cacher le fait que, si les élections se sont déroulées de manière pacifique, quelques tensions et divisions ont marqué la campagne électorale. Le gouvernement sortant laisse par ailleurs en héritage au nouveau président un Etat en déficit important, provoqué par une croissance de la dépense publique à des fins électorales. Le gouvernement sortant espérait remplir les caisses de l’Etat grâce aux recettes de l’exploitation du pétrole, qui commenceront en 2010, mais la baisse du prix du pétrole risque de provoquer de nouvelles stratégies de la part des compagnies de pétroles qui doivent effectuer de forts investissements. Les zones pétrolifères du Ghana sont en effet offshore (en mer) et nécessitent des structures coûteuses pour être exploité.
Le nouveau président devra par ailleurs faire face à des problèmes comme un chômage important des jeunes et l’augmentation de la criminalité liée au trafic international de cocaïne. (L.M.) (Agence Fides 7/1/2009 31 lignes 443 mots)


Partager: