AFRIQUE / CONGO (REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE) - LES PROJECTEURS DE L’INFORMATION SONT PLUS FORTS QUE LES TAMBOURS DE GUERRE. ECHEC D’UNE TENTATIVE DE RALLUMER LA GUERRE AU KIVU DANS L’EST DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQEU DU CONGO. MAIS POUR COMBIEN DE TEMPS ?

mardi, 14 octobre 2003

Bukavu (Agence Fides) – « Nous sommes parvenus à arrêter la machine qui depuis longtemps s’était mise en mouvement pour rallumer la guerre au Kivu ; et ceci, grâce à la pression exercée par certains moyens d’information qui ont dénoncé pendant longtemps les préparatifs de guerre », déclare à l’Agence Fides, de Bukavu dans le Nord du Kivu, un missionnaire qui travaille dans la région depuis des années. « L’information est la seule arme que nous ayons, après la prière, pour éviter des machinations et des intrigues pour alimenter la violence au Congo ».
Comme l’a rapporté à plusieurs reprises l’Agence Fides, les missionnaires et les membres de la société civile congolaise avaient lancé l’alarme sur les préparatifs en cours pour déclencher une nouvelle vague de violences. Parmi les différentes interventions, rappelons en particulier celle du Vicaire général du Diocèse de Bukavu, Mgr Xavier Maroy Rusengo qui, dans un communiqué, avait dénoncé en ces termes la situation : « Depuis longtemps, circulent des rumeurs qui affirment qu’une autre guerre est en préparation. Qui la prépare et contre qui ? Dans certains comtés du Diocèse, il y a des tentatives pour équiper les jeunes en armes, munitions téléphones,… dans quels buts ? Nous avons su qu’il y avait des réunions, et même d’hommes qui fréquentent notre Eglise, pour préparer des attaques dont nous ignorons les véritables protagonistes ». Mgr Rusengo déclarait, préoccupé : « Il y a donc le risque de massacres sur une vaste échelle, comme à Kisangani, dans l’Ituri, ou dans d’autres régions ; mais qui peut gagner quelque chose de la mort d’innocents ? Il y a des personnes qui cherchent même à mettre les tribus les unes contre les autres ; chose que l’on n’est jamais parvenu à faire chez nous. Restons tous frères, et épargnons-nous la malédiction de Caïn » (cf. Fides du 22 septembre 2003).
« Au mois d’août déjà, nous étions parvenus à arrêter un tentative en vue de renverser le Président Kabila, en dénonçant à temps les tentatives de coup d’Etat », rappelle le missionnaire. « Nous devons toutefois continuer à maintenir haute l’attention sur le Congo, parce qu’il y a de nombreux intérêts pour perpétuer la guerre ».
« La situation est tranquille dans les villes de la région », déclare le religieux. « A Bukavu, par exemple, on vit dans une relative sécurité, dans un rayon d’une dizaine de kilomètres autour de la ville ; mais l’on ne peut dire la même chose pour les villages de l’intérieur, où les attaques se poursuivent, des différents groupes qui agissent dans cette région du Congo ». Le dernier massacre s’est produit il y a quelques jours dans un village près d’Uvira, où 16 personnes au moins, des femmes et des enfants pour la plupart, ont été massacrées à l’arme blanche. « Les responsables de ce nouvel homicide sont les rebelles burundais appartenant aux Forces pour la Défense de la Démocratie (FDD) qui se servent des forêts du Kivu comme base arrière pour leurs attaques contre le territoire du Burundi », déclare la source de Fides. « On discute pour savoir comment arrêter les groupes armés présents au Congo ; mais jusqu’à présent, on n’est parvenu à aucun accord ». La force de l’ONU pour le Congo (MONUC) a envoyé un contingent dans le Kivu ; mais d’après les sources de l’Agence Fides, « il faut beaucoup plus de soldats pour assurer le contrôle du territoire ; et, en l’absence d’un accord politique, les Casques bleus ne peuvent procéder au désarmement des groupes armés ». (L.M.)
(Agence Fides, 14 octobre 2003, 45 lignes, 630 mots)


Partager: