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Madrid (Agence Fides) - Le Secrétariat Général de la Conférence Episcopale Espagnole, le P. Juan Antonio Martínez Camino, a présenté lors d’une conférence de presse la version définitive de l’instruction pastorale approuvée pendant la dernière Assemblée plénière de l’ épiscopat, intitulée « Orientations morales devant la situation actuelle de l’Espagne ». Les Evêques entendent « encourager les catholiques à participer activement à la vie sociale et publique en maintenant l’intégrité de la foi et la cohérence de la vie chrétienne ». Le P. Martínez a expliqué que bien que l’instruction aborde des questions politiques, il ne s’agit cependant pas d’un document politique, mais d’une Instruction pastorale.
Les Evêques parlent de la diffusion de la mentalité laïciste dans la société actuelle, affirmant que « le mal radical de l’époque consiste dans le désir illusoire d’être les patrons absolus de tout, de diriger notre vie et la vie de la société selon notre goût, sans compter sur Dieu ». Cette situation a été favorisée par des causes comme le rapide enrichissement, la multiplicité d’occasions d’oisiveté, le manque de formation religieuse de nombreuses personnes, certaines idées erronées sur Dieu et sur la vraie religion, le manque de cohérence dans la vie, l’influence d’idées erronées sur l’origine, la nature et le destin de l’homme, la faiblesse morale et la séduction des biens de ce monde. Devant cette situation les Evêques soulignent la responsabilité de l’Eglise et de tous les catholiques, parce que la foi n’est pas un thème purement privé. L’Eglise doit faciliter la rencontre avec Jésus-Christ et annoncer toutes les vérités, faisant comprendre que « l’acceptation humble et reconnaissante de la révélation de Jésus-Christ n’est pas une menace, mais une aide décisive pour le vrai progrès humain ». Pour porter à terme cette mission et avoir une influence réelle dans la vie de la société, les Evêques pensent que les catholiques doivent être fermement enracinés dans la foi de l’Eglise et mener une vie chrétienne forte et cohérente. « L’évangélisation et le service chrétien de la société - continue le texte - seront l’œuvre de chrétiens convertis et convaincus mûrs dans la foi ».
Cela se traduira par des engagements concrets, comme annoncer l’Evangile du mariage et de la famille, parce que les Evêques constatent avec stupeur que « l’actuelle législation espagnole non seulement ne protège pas le mariage, mais ne reconnaît pas non plus dans ce qu’il a de spécifique ». On devra s’occuper aussi de la formation dans la foi et de soigner l’Eucharistie dominicale, plus nécessaire que jamais, dans une « société paganisée dans laquelle les catholiques vivent plus ou moins dispersés ».
Les Evêques expriment aussi leur évaluation sur certaines questions importantes comme la nécessité d’une référence à une morale objective, première et supérieure aux institutions démocratiques de la politique, faisant ressortir que « les décisions politiques sont des décisions humaines et responsables, qui doivent être nécessairement des décisions morales, inspirées par ces valeurs et critères moraux que les politiques reconnaissent dans la profondeur de leur conscience ». Ils rappellent en outre que « le fondement et la raison d’être de l’autorité politique est la défense et la promotion du bien de tous, respectant les droits de l’homme, favorisant l’exercice de la liberté, protégeant les institutions fondamentales de la vie humaine, comme la famille et les communautés religieuses ». « Les chrétiens, vivant saintement au milieu du monde, doivent être un témoignage vivant que l’amour vrai, respectueux, fidèle, gratuit, universel, effectif, est possible dans la vie des hommes” concluent les Evêques. (RG) (Agence Fides 1/12/2006; lignes 38, mots 530)
