VATICAN / Audience générale - Pape François : Évangéliser, ce n'est pas se prêcher soi-même, c'est prêcher Jésus le Seigneur

mercredi, 4 décembre 2024

Vatican Media

Cité du Vatican (Agence Fides) - Évangéliser « ce n'est pas se prêcher soi-même mais Jésus le Seigneur ». Le Pape François est revenu sur la Place Saint-Pierre pour le rendez-vous de l'audience générale du milieu de semaine et, après avoir fait le tour de la Papemobile en distribuant caresses, bénédictions et friandises aux enfants, il a poursuivi le cycle de catéchèse consacré à l'action de l'Esprit Saint, en mettant l'accent sur le rôle de la troisième personne de la Trinité « dans la prédication de l'Église ».

L'audience commence cependant par quelque chose de tout à fait nouveau : la semaine dernière, le Souverain Pontife avait annoncé que l'audience générale serait enrichie d'une traduction en chinois. Et c'est ce qui s'est passé. Pour la première fois, le passage biblique et le résumé de la catéchèse ont été lus en chinois.

Dans sa réflexion, l'évêque de Rome a rappelé « les deux éléments constitutifs de la prédication chrétienne : son contenu, qui est l'Évangile, et ses moyens, qui sont l'Esprit Saint ». Mais si l'on y regarde de plus près, on s'aperçoit que « la prédication de Jésus, puis celle des Apôtres, contient aussi tous les devoirs moraux qui découlent de l'Évangile, en commençant par les dix commandements et en terminant par le “nouveau” commandement de l'amour ».

Et « si nous ne voulons pas retomber dans l'erreur dénoncée par l'apôtre Paul de mettre la loi avant la grâce et les œuvres avant la foi, il est nécessaire de repartir toujours de l'annonce de ce que le Christ a fait pour nous ». C'est pourquoi, explique le Pape, « dans l'exhortation apostolique Evangelii gaudium, j'ai tant insisté sur la première des deux choses, c'est-à-dire sur le kérygme, ou “annonce”, dont dépend toute application morale ». Il joue, lit-on dans le document papal, « un rôle fondamental dans la catéchèse ». Lorsque nous disons que cette proclamation est « la première », cela ne signifie pas qu'elle se trouve au début, puis qu'elle est oubliée ou remplacée par d'autres contenus qui la surpassent. Elle est la première dans un sens qualitatif, parce qu'elle est l'annonce principale, celle que l'on doit toujours revenir écouter de différentes manières et que l'on doit toujours revenir proclamer au cours de la catéchèse sous une forme ou une autre. Il n'y a rien de plus solide, de plus profond, de plus certain, de plus cohérent et de plus sage qu'une telle annonce ».

Mais l'Évangile, a souligné le Pontife, « doit être prêché par l'Esprit Saint. L'Église doit transmettre, en plus des idées et de la doctrine, la vie et la conviction profonde de notre foi. Cela signifie qu'il ne faut pas compter sur « les discours persuasifs de la sagesse, mais sur la manifestation de l'Esprit et de sa puissance », comme l'a écrit saint Paul ».

« Facile à dire », pourrait-on objecter, « mais comment le mettre en pratique si cela ne dépend pas de nous, mais de la venue de l'Esprit Saint ? », s'est interrogé le Pape, qui a répondu à la question comme suit :« En réalité, il y a une chose qui dépend de nous, en fait deux. La première est la prière. La seconde est de ne pas se prêcher soi-même, mais de prêcher Jésus le Seigneur ».

Et d'ajouter à brûle-pourpoint : « Il s'agit de la prédication. Il y a souvent des sermons longs, 20 minutes ou plus... les prédicateurs doivent prêcher une idée, une affection et une invitation à faire. Si cela dure plus de huit minutes, la prédication ne fonctionne pas ». Des applaudissements se sont élevés sur la place, provoquant une plaisanterie du Pape : « Je vois que vous aimez entendre cela. Mais nous voyons souvent que certains sortent pour fumer une cigarette, s'il vous plaît, ne dépassez jamais les 10 minutes, c'est très important ».

« Toute personne engagée dans l'évangélisation sait bien ce que signifie en pratique ne pas se prêcher soi-même. Je me limiterai à une application particulière de cette exigence. Ne pas vouloir prêcher soi-même implique aussi de ne pas toujours privilégier les initiatives pastorales promues par nous et liées à son propre nom, mais de collaborer volontiers, si on nous le demande, aux initiatives communautaires, ou qui nous sont confiées par obéissance », a conclu l'évêque de Rome.

Enfin, en saluant les pèlerins italophones, le Souverain Pontife a lancé un nouvel appel à la paix : « S'il vous plaît, continuons à prier pour la paix. La guerre est une défaite humaine, elle ne résout pas les problèmes, la guerre est mauvaise, elle détruit ». « Prions pour les pays en guerre. N'oublions pas l'Ukraine tourmentée, n'oublions pas la Palestine, Israël, le Myanmar. Tant d'enfants morts, tant d'innocents morts ! Prions pour que le Seigneur nous apporte la paix. Prions toujours pour la paix », a-t-il ajouté. (FB) (Agence Fides 04/12/2024)


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