AMÉRIQUE/BOLIVIE - Les évêques boliviens s'alarment de l'instabilité dans le pays : « situation chaotique et préoccupante »

mercredi, 6 novembre 2024

La Paz (Agence Fides) - « En tant qu'Église, nous défendrons toujours la vie de tous, en particulier des personnes les plus vulnérables », ont déclaré les évêques boliviens face à la crise nationale qui oppose l'ancien président Evo Morales, premier président indigène de l'histoire du pays (2006-2019), à l'actuel président Luis Alberto Arce, en poste depuis 2020, pour remporter la candidature du Mouvement pour le socialisme (Mas) aux élections présidentielles qui se tiendront en août 2025.

Après une longue marche, les partisans de Morales ont imposé des barrages routiers ces dernières semaines, presque partout dans la région de Cochabamba, le fief électoral de l'ancien président, et ces derniers jours, après l'intervention de la police qui a conduit à l'arrestation de plus de 60 manifestants, Morales lui-même a entamé une grève de la faim contre le gouvernement actuel « jusqu'à ce que le gouvernement accepte le dialogue ». Le président Luis Arce, pour sa part, estime que cette marche cache une « tentative de coup d'État » contre lui et le vice-président David Choquehuanca, dans le but que le président du Sénat, Andrónico Rodríguez, un parlementaire proche de Morales, prenne la présidence du pays pour permettre à l'ancien président de se présenter aux élections.

«Les barrages routiers ne sont pas la solution la plus appropriée à la situation politique, économique et sociale préoccupante que connaît actuellement la Bolivie », avaient déjà déploré les évêques le mois dernier.

Dans son communiqué, la Conférence épiscopale de Bolivie (CEB) exhorte la société civile et les autorités à rechercher des solutions qui favorisent la paix et le bien commun, face aux conflits qui « étouffent le pays ». Dans ce texte, ils qualifient la situation de « chaotique et préoccupante » en raison des conflits sociopolitiques, et appellent à des « mesures justes » pour rétablir la paix dans le pays.

L'épiscopat bolivien a reconnu que les blocages « dus à des intérêts personnels et partisans ont déclenché une crise humanitaire qui affecte tous les citoyens », empêchant la libre circulation. C'est pourquoi ils considèrent inacceptable « l'indolence face à la souffrance de la population », alors que la violence continue de s'intensifier. Ce climat de tension et de conflit, alimenté par les barrages routiers, provoque en effet des pénuries de nourriture et d'argent, des pénuries d'essence et de diesel ainsi qu'une augmentation disproportionnée du coût de la vie.

Face à l'instabilité du pays, l'Église bolivienne appelle à « l'unité, l'empathie et la solidarité ». C'est pourquoi l'épiscopat a appelé tous les citoyens à agir de manière responsable et à « faire preuve d'amour pour la patrie, en plaçant la Bolivie et le bien commun au centre de nos actions ».

(AP) (Agence Fides 6/11/2024)


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