São Benedito (Agence Fides) - Le dimanche 19 mars, vers 4 heures du matin, la communauté traditionnelle Baixão dos Rochas, à São Benedito do Rio Preto, municipalité située à environ 240 kilomètres de São Luís, dans l'État du Maranhão, a été attaquée. Selon les informations communiquées par la Conférence épiscopale, une quinzaine d'hommes lourdement armés ont fouillé les maisons avant d'y mettre le feu. Des familles, avec des personnes âgées et des enfants, ont été forcées de quitter leurs terres pendant la nuit. Un groupe de personnes âgées et un enfant ont été pris en otage. Des animaux ont été tués et le magasin de nourriture a été pillé.
Les 57 familles vivaient en communauté sur ces terres depuis plus de 80 ans, pratiquant l'agriculture familiale et l'exploitation minière. Hier, 21 mars, dès l'aube, des coups de feu ont été entendus dans la région et du matériel a été incendié. Les conflits ont débuté en 2021, lorsque deux entreprises liées à l'agro-industrie ont commencé à empiéter sur les terres et à menacer les habitants. Les envahisseurs ont commencé à défricher la terre, sans licence environnementale, pour y planter des graines de soja. Ils ont ensuite intenté une action en justice pour expulser les familles qui y vivaient.
La Commission épiscopale pastorale pour l'action sociotransformatrice de la Conférence Nationale des Évêques du Brésil (Cepast-CNBB) et plus de 50 organisations ont signé une "Note d'indignation" sur l'attaque. La note demande aux organes judiciaires de l'État de Maranhão d'enquêter sur l'incident et de proposer des solutions pour mettre fin aux violations dont les communautés traditionnelles sont fréquemment victimes dans l'État, en garantissant la sécurité des territoires et de toutes les familles qui subissent des violences dans les campagnes.
La note souligne que "la conjoncture nationale de la violence dans les campagnes est historiquement marquée par l'accaparement des terres, l'inégalité, l'injustice et l'impunité. Cet acte terroriste n'est pas une action isolée dans la région du Baixo Parnaíba, mais une pratique violente présente dans tout le pays et particulièrement impunie dans le Maranhão, qui s'attaque systématiquement aux peuples indigènes et aux communautés traditionnelles".
Le 21 mars, Monseigneur José Valdeci dos Santos Mendes, évêque de Brejo et président du Cepast-CNBB, a rencontré le ministre des droits de l'homme et de la citoyenneté, Silvio Luiz de Almeida, à qui il a remis un rapport sur les violations des droits de l'homme des communautés traditionnelles dans le Maranhão. L'agro-industrie progresse, en particulier dans l'État du Maranhão, opprimant les communautés traditionnelles qui souffrent également de l'absence de l'État, en plus de l'octroi de licences environnementales indues en raison de la lenteur des processus et de la connivence de l'État, et tout contribue à ces attaques contre les peuples des communautés traditionnelles", a déclaré l'évêque dans un message vidéo.
(SL) (Agence Fides 22/3/2023)