ASIE/SYRIE - Les "routes ouvertes" du père Jacques Mourad, Archevêque de Homs

par Père Jihad Youssef
moine de la communauté de Deir Mar Musa

Homs (Agence Fides) - Ce sont des jours étranges, pour les chrétiens de Syrie et aussi pour nous, de la communauté monastique de Deir Mar Musa. Notre frère, le moine Jacques Mourad, né à Alep, vient d'être ordonné Archevêque syriaque catholique de l'archiéparchie de Homs, à laquelle sont rattachés les titres de Hama et de Nabk.
Dans son discours lors de la liturgie de consécration, célébrée le vendredi 3 mars dans la cathédrale syriaque catholique de Homs, puis dans sa première homélie en tant qu'archevêque, Jacques Mourad a tracé, en quelque sorte, une " feuille de route " pour l'archidiocèse et, je dirais, pour l'Église en Syrie, avec des indices et des références qui valent la peine d'être repris.

Au terme de son ordination épiscopale, et après avoir remercié les autorités ecclésiastiques et civiles présentes, le nouvel Archevêque Mōr Youlian Yagop (Jacques) Mourad a commencé son allocution en saluant les hommes et les femmes "croyants, peuple du Dieu vivant, chrétiens et musulmans". Il a ensuite évoqué "avec beaucoup de gratitude et de reconnaissance celui qui m'a préparé le chemin et qui a été mon père et mon guide, le moine jésuite Paolo Dall'Oglio, témoin et martyr de l'Église, qui a suivi le Christ jusqu'au bout, en s'offrant à l'exemple de son Maître Jésus. Le père Paul, a poursuivi le nouvel évêque, a fondé une communauté grande par son témoignage, bien que peu nombreuse, qui vit dans l'Église au monastère de Deir Mar Musa, dans le désert. Il a ensuite remercié sa communauté monastique et la nôtre "pour le sacrifice de l'un de ses membres dans le but le plus noble, qui est le service du peuple de Dieu".
Mgr Jacques s'est ensuite adressé au Conseil œcuménique des évêques de Homs. "Je suis le plus petit d'entre vous, leur a-t-il dit, et je suis prêt à partager avec vous tout ce qui est pour le bien des âmes, la consolation du peuple et la gloire de Dieu". Le nouvel évêque s'est présenté "avant tout comme le père spirituel de chacun d'entre vous, ce qui signifie que je suis présent, disponible et proche. La porte de l'évêché sera toujours ouverte pour tout amoureux de Dieu".
Après son ordination, présidée par le Patriarche syriaque catholique Ignace Youssif III Younan, le nouvel évêque Jacques, devenu ordinaire de l'archiéparchie qui portait auparavant le nom de Haemesa, a célébré sa première messe en tant qu'évêque le dimanche 5 mars, dans la cathédrale syriauqe catholique de Homs, dédiée à l'Esprit Saint. "S'il vous plaît, a déclaré le nouvel évêque, reconnaissant ses limites, aidez-moi avec franchise et partage, chacun comme il le peut, à amener notre éparchie à atteindre la mesure de la plénitude du Christ." Après avoir cité le Pape François, le père Jacques - comme il préfère être appelé - a confirmé la communion avec les autres diocèses catholiques et l'ouverture aux Églises sœurs, orthodoxes et protestantes, dans l'unité de la famille ecclésiale en Christ. "Je sens que l'économie divine qui conduit l'Église, la guide et la console, poursuit le nouvel évêque, a fait que l'Église elle-même m'a choisi dans une communauté monastique à laquelle Dieu a confié un charisme particulier d'ouverture et d'harmonie avec les musulmans. Une communauté qui a reconnu et suivi l'intention de Dieu, qui veut que notre Église syriaque soit fille de cette terre, une terre qui a également accueilli l'Islam et dans laquelle ils ont jusqu'à présent marché et vécu ensemble, dans la joie et dans les difficultés".

Enfin, après beaucoup de résistance et d'incompréhension à l'égard de la vocation de notre communauté monastique, le charisme particulier du Père Paolo Dall'Oglio est accepté, reconnu et proclamé comme un don précieux dans l'Eglise Syriaque Orientale.

Le père Jacques, dans sa première homélie épiscopale, a également souligné que la mission de l'évêque est d'être un prophète, un témoin et un serviteur de l'espérance chrétienne, en particulier en ces temps d'urgence. Il a déclaré vouloir être l'évêque des éloignés et des marginaux, en nourrissant "l'espérance en Jésus, le bon berger qui cherche la brebis perdue", en collaboration avec les prêtres et à travers eux. Le nouvel évêque s'est ensuite arrêté à plusieurs reprises sur des passages significatifs du Concile Vatican II et du Magistère du Pape François, annonçant qu'il souhaitait collaborer avec tous, prêtres et laïcs du diocèse, y compris à travers les conseils paroissiaux et un conseil diocésain. Il a ensuite souligné que ses priorités pastorales incluront l'attention aux jeunes, aux femmes et au catéchisme. Afin de pouvoir annoncer l’Évangile, le nouvel évêque s'est dit prêt à "écouter tous les charismes donnés aux personnes". En ce qui concerne les vocations au sacerdoce et à la vie consacrée, l'archevêque a rappelé l'urgence de "travailler ensemble pour améliorer la formation des laïcs et des prêtres, afin que les laïcs puissent reconnaître et assumer leur rôle dans la construction de l'Église et contribuer à la croissance de séminaristes dignes et aptes à devenir des prêtres qui aiment Dieu et l'homme".
L'Archevêque, le père Jacques, a conclu son homélie de la même manière qu'il l'avait commencée, en demandant de l'aide : " vous savez que la responsabilité placée sur mes épaules n'est pas facile pour moi, que je suis un faible serviteur, et que je ne serais pas capable de la porter seul. Je me confie avant tout à la grâce de Dieu qui guide et prend soin de l'Église du Christ, à mes frères prêtres et à mes compagnons de pèlerinage, à vos prières et à votre soutien, chacun selon ses charismes et ses talents". Les derniers mots de son homélie étaient une citation du Pape François : "Un évêque ne travaille pas pour lui-même, mais pour son troupeau et pour le bien commun". (Agence Fides 07/3/2023)

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