Niamey (Agence Fides) - " Les animateurs étaient au moins quarante. Mauro Armanino, missionnaire de la SMA (Société des Missions Africaines), écrit à l'Agence Fides : " Après la rencontre des femmes de la même zone, ce fut le tour des animatrices (catéchistes pour la plupart) de partager leurs craintes et leurs espoirs.
Mauro Armanino, missionnaire SMA (Société des Missions Africaines), écrit à l'Agence Fides : " Après la rencontre des femmes de la même zone, c'était au tour des animateurs (catéchistes pour la plupart) de partager leurs expériences en temps d'"occupation" par des groupes armés djihadistes. 'Nous sommes à la périphérie du diocèse de Niamey, à la frontière du Burkina Faso, et précisément dans la zone où le père Pierluigi Maccalli a été enlevé en 2018', a expliqué le père Armanino. "Depuis lors, les choses se sont progressivement aggravées, les groupes armés prenant la région en otage en contrôlant les communications, la vie économique et les identités religieuses des habitants", explique le missionnaire.
"En conséquence, les pylônes de téléphonie mobile ont été rendus inutilisables, les mines et les interdictions de commerce ont détruit l'économie, qui repose sur les marchés hebdomadaires locaux et la culture des champs. Enfin, les prières communes dans les églises ont été interdites dans la plupart des villages".
Les agriculteurs du groupe "Gourmanché", qui se trouvent à la frontière entre le Burkina Faso et le Niger, ont choisi deux types d'armes pour résister à l'occupation. La première est la foi dans le Dieu qu'ils savent présent, même et surtout en ce moment. Cette foi, qui aide à surmonter la peur quotidienne d'être enlevé, égorgé ou de mourir de privations, s'exprime avant tout dans la prière. Nous prions dans les maisons et les cours, au sein des familles, et cela nous aide à résister autrement que par les armes. Aussi parce que la deuxième "arme" utilisée par les paysans est celle, proverbiale, de la patience, de la force d'âme qui les aide à vivre dans l'expectative.
Pour des raisons de sécurité, les prêtres responsables du secteur sont en "exil" dans la capitale Niamey, à plus de cent kilomètres de la région concernée. Ce sont donc eux, les laïcs qui ont été formés au fil des ans pour assumer leurs responsabilités, qui font vivre les communautés. C'est un signe fort et sans équivoque de la maturité fragile des communautés qui sont nées puis ont été accompagnées au cours de ces années par les missionnaires. Une splendide leçon de maturité et une voie non violente de la part d'agriculteurs qui savent par expérience ce que signifie semer et attendre la saison de la récolte. Une attente qui s'appelle l'espoir.
(M.A. L.M.) (Agence Fides 15/3/2022)