AFRIQUE/ETHIOPIE - Appel des chefs religieux au Pape pour arrêter la guerre

samedi, 11 décembre 2021 pape   guerres   guerre civile   paix   génocide  

Addis Abeba (Agence Fides) - "Nous sommes certains que vous considérerez dans votre prière de faire tout ce qui est possible pour empêcher qu'un autre génocide comme celui qui a eu lieu au Rwanda soit consommé devant les yeux du monde. C'est l'appel - reçu par l'Agence Fides - que les membres du Conseil interreligieux de la diaspora tigréenne (TDIRC) ont adressé au Pape François, dans l'espoir qu'il intervienne avec son autorité pour mettre fin aux affrontements continus qui, selon l'organisme, prennent la forme d'un " génocide " contre le peuple du Tigré. Selon le texte, publié ces derniers jours, la population est soumise "à des atrocités inimaginables aux mains de l'armée éthiopienne et de ses partenaires de guerre". La déclaration a également été envoyée à l'AMECEA, au Nonce Apostolique en Éthiopie, à la Conférence épiscopale des États-Unis, à la Conférence épiscopale éthiopienne, au Secrétariat d'État du Vatican et à la Commission des conférences épiscopales de l'Union européenne, et a été lue publiquement lors d'une réunion des coordinateurs Justice et Paix de la région AMECEA.
Les chefs religieux demandent directement au Pape de faire un geste pour que la population du Tigré "obtienne de telles interventions qui mettent en avant l'humanité et le caractère sacré de la vie des individus".
La situation dans ce grand pays de la Corne de l'Afrique reste préoccupante. Des rapports font état d'affrontements et de massacres dans diverses zones, même au-delà des frontières de la région du Tigré, en plus des arrestations sommaires effectuées par les forces de police gouvernementales contre les Tigréens de souche. Il s'agit notamment des six religieuses et des deux diacres catholiques arrêtés début décembre et toujours en prison. Dans le même temps, Human Rights Watch (HRW) a dénoncé les massacres de dizaines de personnes perpétrés par les forces affiliées au Front populaire de libération du Tigré (TPLF) entre fin août et septembre dans la région d'Amhara, dans le nord du pays. L'ONG HRW, qui a rassemblé des documents sur les crimes de guerre commis par les deux factions, appelle à la création immédiate d'un "organe des Nations unies chargé de mettre en place une enquête internationale sur les crimes de guerre". En outre, le directeur de Crisis and Conflict, Lama Fakih, rapporte que les "forces tigrées ont fait preuve d'un mépris brutal pour la vie humaine et les lois de la guerre en exécutant des individus sous leur garde. Ces meurtres, ainsi que de nombreuses autres atrocités commises par les deux parties, soulignent la nécessité d'une enquête indépendante et internationale".
Les chefs religieux tigrinya espèrent une intervention du Pape, qui a déjà montré son intérêt direct pour la situation en Éthiopie à plusieurs autres occasions. Lors de l'Angélus du dimanche 7 novembre, le Pape a déclaré : " Je suis avec préoccupation les nouvelles en provenance de la région de la Corne de l'Afrique, en particulier de l'Éthiopie, secouée par un conflit qui dure depuis plus d'un an et qui a fait de nombreuses victimes et provoqué une grave crise humanitaire. J'invite tout le monde à prier pour ces peuples si durement éprouvés, et je renouvelle mon appel à faire prévaloir la concorde fraternelle et la voie pacifique du dialogue"
Les membres du TDRIC espèrent que le Souverain Pontife fera à nouveau référence à la situation et demandera au gouvernement éthiopien et à ses alliés de "mettre fin à la chasse ethnique, à la discrimination, à la violence, aux détentions massives dans toutes les régions d'Éthiopie et de libérer les citoyens tigrinya et d'autres ethnies détenus illégalement".
(LA) (Agence Fides 11/12/2021)


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