Douchanbé (Agence Fides) - Avec un projet qui vise à soutenir le travail du personnel médical du système pénitentiaire national, l'Église du Tadjikistan a activé une nouvelle mission d'accompagnement et de soin des prisonniers, en vue de " sortir aux périphéries existentielles ", en apportant un message évangélique d'amour et de proximité. Les activités - selon ce que nous apprenons d'une note envoyée à l'Agence Fides - visent l'assistance et la prophylaxie de la tuberculose et sont réalisées grâce à l'action mise en place par Caritas Tadjikistan avec le soutien de Caritas Luxembourg. "Nous essayons de soutenir le personnel médical dans la prévention, le diagnostic et le traitement de cette maladie. L'un des aspects essentiels est le soutien socio-médical apporté aux détenus qui sont sortis de la prison pendant le traitement : l'objectif est de faire en sorte que le traitement ne soit jamais interrompu. Cette activité consiste à transporter ces patients vers les centres civils de traitement de la tuberculose de leur district d'origine, mais aussi à rencontrer les médecins et les membres de la famille pour s'assurer que les médicaments sont effectivement pris. Nous fournissons également un soutien psychologique aux patients et à leurs familles et proposons éventuellement un soutien nutritionnel comme incitation à la réussite du traitement", indique la note.
Pour la communauté catholique du Tadjikistan, ce n'est pas le premier projet consacré à la prise en charge des prisonniers. En 2020, en effet, les volontaires de l'Église locale, en collaboration avec le personnel médical de la prison, ont activé une garnison contre la propagation du Covid-19 dans la prison de la ville de Qubodiyon, impliquant environ 12 000 personnes, dont des détenus et des gardiens de prison, dans des actions visant à " renforcer les unités sanitaires pour prévenir et contrôler l'épidémie ", comme l'ont raconté les responsables du projet à l'Agence Fides.
L'Église tadjike est une petite communauté religieuse dans un contexte social à 98% musulman. Elle compte actuellement une centaine de fidèles, répartis entre les deux paroisses de Dushambe et de Qurǧonteppa. La présence catholique au Tadjikistan remonte aux années 1970. Les premiers croyants étaient principalement des Allemands de Russie, d'Ukraine et de Lituanie, déportés dans le pays pendant l'Union soviétique. En raison du régime communiste, les communautés du Tadjikistan ont été pendant des années complètement isolées de l'Église universelle. C'est le pape Jean-Paul II qui a structuré la présence catholique locale en instituant la Missio sui iuris le 29 septembre 1997. Dans ce contexte, le travail caritatif a été entamé dès 1983 par de petits groupes, qui ont officiellement fait partie de Caritas en 2004.
(LF-PA) (Agence Fides 20/4/2021)