SyriacPress
Dohuk (Agence Fides) – La Cour d'Appel de Dohuk, au Kurdistan irakien, a rouvert l'affaire relative aux appropriations illégales de terrains et autres immeubles appartenant à des chrétiens concentrés en particulier dans la vallée de Nahla. Par une décision de ces jours derniers, la Cour a annulé la décision du tribunal pénal de première instance dans la mesure où ce dernier aurait affronté le cas de manière négligente et inappropriée, sans réaliser les vérifications nécessaires sur les titres de propriété légaux des biens immobiliers objets de la dispute. Des documents en question, il résulte clairement que les terrains et autres immeubles au centre de cette affaire appartiennent aux familles de 117 agriculteurs chrétiens – chaldéens, syriaques et assyriens – expropriés illégalement de leurs biens par des propriétaires kurdes au cours de ces dernières années. Selon des sources locales, la décision de justice définitive concernant les biens expropriés illégalement sera bientôt prise par cette même Cour d'Appel de Dohuk.
Les appropriations abusives sur une vaste échelle de terrains et autres biens immobiliers appartenant à des familles chrétiennes – syriaques, assyriennes et chaldéennes – de la région du Kurdistan irakien, ainsi que l'a indiqué en son temps l'Agence Fides (voir Fides 14/04 et 07/07/2016) furent dénoncées avec une particulière véhémence à compter de 2016. Selon les plaintes déposées, les expropriations illégales étaient le fait de kurdes qui opéraient individuellement ou de manière coordonnée avec d'autres membres de leur clan familial. Déjà à cette époque, dans le seul gouvernorat de Dohuk, il existait une liste de 56 villages au sein desquels les terrains soustraits illégalement à des familles chrétiennes s'établissait à 47.000 acres.
Au cours de ces dernières années, les expropriations illégales ont pris pour cible en grande partie des terrains et des maisons appartenant à des chrétiens qui ont quitté la zone surtout à compter des années 1980 pour fuir les conflits régionaux et les violences sectaires et tribales toujours plus virulentes après les interventions militaires des coalitions internationales sur le territoire irakien. Au début du mois d'octobre dernier (voir Fides 06/10/2020), le Bureau de la Présidence de la Région autonome du Kurdistan irakien avait disposé la création d'une Commission ad hoc chargée de vérifier, documenter et poursuivre les expropriations illégales systématiques de terrains et autres biens immobiliers appartenant à des propriétaires chrétiens enregistrées au cours de ces dernières années, en particulier dans le gouvernorat de Dohuk. (GV) (Agence Fides 14/11/2020)
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