Peshawar (Agence Fides) - « Tous les résidents dans cette rue sont musulmans et ils ne veulent pas que les chrétiens vivent ici. Ceci est ce que les agresseurs ont dit à nous et à mon mari. Dans la mesure où nous n'avons pas cédé à ces pressions, ils ont commencé à nous créer des problèmes et à nous menacer. Un jour, ils ont agressé mon mari, Nadeem Joseph, ils l'ont roué de coups et entraîné dans la rue après avoir ouvert le feu à l'aide d'une kalachnikov sur lui ». C'est ce que raconte à l'Agence Fides Shaheen Joseph, épouse de Nadeem Joseph, le chrétien assassiné à Peshawar pour s'être refusé à abandonner une maison qu'il avait régulièrement acheté dans un quartier où, selon certains résidents, les chrétiens étaient considérés comme indésirables (voir Fides 12/06, 02 et 08/07/2020).
La veuve indique que, ces jours-ci, les membres de sa famille ont été à nouveau menacés et agressés, affirmant : « Je suis impuissante et je cherche justice mais je pense également : quelle justice obtiendrai-je ? Personne ne peut me rendre mon mari. Ma mère et mon frère sont encore en phase de récupération et de guérison des blessures. Ils étaient sortis de la maison pour tenter d'aider mon mari et l'une des balles a atteint ma mère à l'épaule. Moi et mes enfants vivons dans la peur depuis ce jour-là ».
Des groupes ecclésiaux, de la société civile et des ONG promouvant les droits fondamentaux organisent actuellement des protestations et des manifestations pacifiques dans différentes villes du Pakistan après la mort de Nadeem Joseph.
Le chrétien Liaquat Munawar, Président de l'ONG Mission et action pour les services sociaux (MASS) qui, ces jours derniers a organisé une manifestation de protestation à Karachi, indique dans un message à Fides : « Nous condamnons cette attaque contre une famille chrétienne et nous demandons une punition sévère pour les agresseurs. Nous demandons également que soient enregistrées officiellement deux plaintes (First Information Report) contre les assassins et que le gouvernement du Pakistan s'engage dans la mesure où ce qui a eu lieu constitue un acte contraire à la Constitution du Pakistan. De tels délits basés sur la discrimination religieuses ne peuvent demeurer impunis : ce n'est qu'ainsi que des crimes de ce genre pourront être découragés et bloqués ». (AG-PA) (Agence Fides 08/07/2020)