OCÉANIE/PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE - Les baptisés ne veulent pas du christianisme comme « religion d'Etat »

vendredi, 6 septembre 2024 politique   constitution   christianisme   liberté religieuse  

Port Moresby (Agence Fides) - C'est une nation dont la population est à 95% chrétienne, mais qui n'est pas fondée sur une « religion d'Etat » : telle est l'architecture de la Papouasie-Nouvelle-Guinée qui, après la colonisation australienne, a accédé à l'indépendance en 1975. La Constitution, approuvée cette année-là, proclame officiellement l'« État indépendant de Papouasie-Nouvelle-Guinée » et le préambule de la Charte fait référence aux « valeurs chrétiennes ». Toutefois, au cours des dernières années, et même jusqu'au début de l'année 2024, des amendements à la Constitution ont été déposés au Parlement afin de transformer la nation en «État chrétien de Papouasie-Nouvelle-Guinée »..
Les systèmes de croyance traditionnels et le christianisme coexistent à des degrés divers dans ce pays depuis 1847, date de l'arrivée des premiers missionnaires catholiques, les Pères Maristes. Par la suite, des missionnaires chrétiens de différentes confessions (notamment anglicans et luthériens) sont arrivés et, depuis les années 1970, des groupes pentecôtistes et des évangélistes se sont répandus. Ce sont précisément les représentants des groupes pentecôtistes, avec des appuis et des références dans le monde politique, qui ont proposé des amendements à la Charte qui n'ont pas reçu l'approbation de l'Église catholique. Dans une lettre adressée ces derniers mois au gouvernement et signée par le cardinal John Ribat, archevêque de Port Moresby - qui est également président du Conseil des églises de Papouasie-Nouvelle-Guinée, un organisme œcuménique -, il est indiqué qu'ils ne sont pas d'accord avec la création d'un « État confessionnel » ni avec la tentative d'affirmer l'identité chrétienne du pays dans la Constitution.
Le texte note que cela pourrait créer « une altération de la nature de l'État » et des équilibres existants, rappelant que la Constitution garantit la liberté de conscience, de pensée et de religion et le droit de chaque citoyen de pratiquer librement sa foi : un cadre démocratique et de droit qui permet le développement pacifique et libre de chaque communauté religieuse.
Le modèle actuel est considéré comme valable par l'Église catholique : les prêtres, les religieux et les missionnaires de Papouasie rappellent qu'il existe une coopération fructueuse entre l'État et les Églises, en particulier pour les services de santé et d'éducation, qui s'exprime à travers le « Programme de partenariat entre l'Église et l'État ». L'Église anglicane, l'Église adventiste du septième jour, l'Union baptiste, l'Église catholique, l'Église luthérienne et l'Armée du salut, ainsi que d'autres églises et organisations chrétiennes, continuent de gérer environ 60 % des écoles, des services de santé et des œuvres sociales du pays. Le gouvernement subventionne ces œuvres et contribue aux salaires du personnel enseignant et du personnel de santé travaillant dans ces institutions, reconnaissant ainsi leur rôle et leur service public.
Le pays compte environ 9 millions d'habitants, chrétiens à 95 % (64 % de luthériens, 27 % de catholiques, 4 % d'autres confessions), avec des minorités d'autres religions et de cultes traditionnels.
(PA) (Agence Fides 6/9/2024)


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