AMERIQUE/BRESIL - De l’importance de la formation, de la capacité à savoir prier dans notre langue et de la préservation des valeurs selon les catéchistes indigènes Baniwas

samedi, 9 février 2019 indigènes   catéchistes   jeunes   formation   prière   instruction   eglises locales  

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São Gabriel da Cachoeira (Agence Fides) – En Amazonie, la présence limitée dans les communautés de ministres ordonnés, souvent due aux distances et aux difficultés d’accès, donne aux catéchistes un rôle important. Telle est la réalité que connaissent les communautés des fleuves Içana et Ayari, à la frontière entre le Brésil et la Colombie, territoire faisant partie de celui du Diocèse de São Gabriel da Cachoeira.
Certains de ces catéchistes, membres du peuple indigène Baniwa, dans le cadre d’un entretien accordé à l’Agence Fides, soulignent le besoin de « davantage de cours bibliques, de manière à ce que nous, catéchistes, soyons mieux préparés pour travailler avec nos communautés ». Dans de nombreux cas, les catéchistes effectuent les activités pastorales dans des églises précaires et remarquent que « les aides aux communautés de frontière » ne leur parviennent souvent pas, ce qu’ils ne comprennent pas toujours parce que « nous sommes de loin ceux qui ont le plus besoin d’aide ». Ils indiquent également à Fides que « nombre de fois, l’essence manque et les subsides également pour être en mesure de mettre en place les célébrations de la Parole chaque Dimanche ».
L’un de ces catéchistes rappelle que, par le passé, « nous avons ramé pendant deux semaines pour participer à un cours ». Ils considèrent la formation comme « une manière pour évaluer les catéchistes de la part de l’Eglise et de la communauté elle-même ». Ils apprécient de disposer d’un prêtre indigène qui œuvre avec eux, parlant leur langue. « Il nous aidera à mieux comprendre la Parole de Dieu, qui est très importante, mais aussi à sauvegarder notre culture ». Ils reconnaissent eux-mêmes devant Fides que « nous perdons actuellement nombre de connaissances traditionnelles. Il est nécessaire que quelqu’un enseigne aux plus jeunes, crée des écoles qui aideront à transmettre les connaissances ».
En effet, une difficulté présente est le manque d’école sur place. « Les jeunes doivent aller loin pour faire des études. Nombre d’entre eux n’en suivent pas pour ce motif ». Les catéchistes reconnaissent que « les jeunes d’aujourd’hui ne comprennent pas les normes de l’Eglise catholique et il est nécessaire de les enseigner ». C’est pourquoi, selon eux, « de nombreux indigènes vont vers les églises évangéliques ». Ceci est en partie dû au manque de présence de prêtres et de cours pour les jeunes.
Pour les indigènes, pouvoir prier dans leur propre langue signifie beaucoup. Les catéchistes admettent que « les anciens savent comment prier en portugais mais souvent, ils ne savent pas ce qu’ils disent ». Ils savent ne pas bien connaitre le portugais et par suite il est important « d’être en mesure de traduire la Parole dans la langue Baniwa ».
Peu à peu, les valeurs se perdent au sein des communautés indigènes en ce que l’influence de la société occidentale est toujours plus présente, indiquent les catéchistes. Selon eux, les fêtes traditionnelles tout comme l’accueil des visiteurs avec des dons se sont perdus. En outre, « il est nécessaire de respecter la nature, qui a une dimension sacrée. La nature ne peut être blessée parce que par la suite, on en paie les conséquences. Chaque lieu a son propriétaire. Il existe des lieux sacrés qui doivent être respectés » concluent-ils. (LMM) (Agence Fides 09/02/2019)


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