Bichkek (Agence Fides) – « « Voici trois ans, une polonaise qui vivait à Dzanydzer commença à chercher un prêtre catholique au Kirghizstan. Elle découvrit qu’à quelques 50 Km, dans la capitale, Bichkek, existait une Paroisse et elle se mit en contact avec le prêtre qui se rendit en visite dans le village. De même, voilà sept ans, deux prêtres jésuites parlaient de l’œuvre de l’Evangélisation au Kirghizstan. A ce moment-là, arrivèrent deux jeunes filles à la recherche d’un prêtre pour confesser leur grand-mère in articulo mortis à Iwanowka, un village éloigné de la ville. Ici, actuellement, a déjà été créée la troisième Paroisses. Des situations similaires se sont vérifiées dans l’ensemble du Kirghizstan. La visite d’un seule prêtre dans une famille ou à une personne âgée a porté à la naissance de nombreuses petites Paroisses. La population de ce pays est à la recherche du Christ ». C’est ce qu’indique à l’Agence Fides le Père Damian Wojciechowski SI, missionnaire au Kirghizstan, en expliquant comment, outre la Paroisse de Bichkek, les missionnaires se trouvent actifs dans la prise en charge de quelques 30 groupes de baptisés répartis dans tout le pays. « Il existe quelques dizaines de personnes seulement dans chaque communauté mais il s’agit là de fidèles qui vivent une foi profonde. La plus éloignée et difficile à atteindre de ces communautés est celle de Jalalabad, qui se trouve au-delà de montagnes de près de 5.000m d’altitudes et souvent impossibles à escalader. Les paroissiens sont en majorité polonais, mais il y a aussi des russes, des allemands, des coréens et des kirghizes. Nombre d’entre eux sont âgés et pauvres mais on compte aussi de nombreux jeunes et des enfants ».
Le Christianisme est arrivé au Kirghizstan au cours du Haut Moyen-âge, avec les nestoriens. « Leurs monastères sont encore visible le long de la route de la soie reliant la Chine à l’Europe, Au XIV° et XV° siècles, les missionnaires franciscains débutèrent une œuvre d’évangélisation des populations locales. Dans les années 1930 et 1940, des dizaines de milliers de catholiques furent déportés au Kirghizstan par le régime soviétique. La première Paroisse légalement reconnue fut fondée dans les années 1960. Depuis la fin des années 1980, les jésuites ont commencé à prendre soin des catholiques de ce pays. Pour le moment, le Kirghizstan peut compter sur 13 missionnaires dont un certain nombre de religieuses ».
En 1997, Saint Jean Paul II fonda une Missio sui iuris comme cela fut le cas dans les Etats limitrophes d’Asie centrale. En 2006, Benoit XVI éleva la circonscription au rang d’Administration apostolique. La population du pays approche les 5 millions d’habitants, qui mêle les kirghizes aux ouzbèkes, aux russes, aux ouighours, aux dugons, aux allemands, aux ukrainiens, aux kurdes, aux turcs et aux polonais, pour un total de quelques 100 nationalités présentes. Selon des données fournies par le gouvernement kirghize, 90% de la population est musulmane, en très grande majorité sunnite. Par ailleurs, 7% de la population est composée de chrétiens dont 3% d’orthodoxes. Les juifs, les bouddhistes et d’autres petites minorités constituent environ 3% de la population totale. (LF) (Agence Fides 09/02/2019)