Lira (Agence Fides) – Accueillir les enfants séropositifs pour les vacances de Noël, écouter leurs histoires et leurs peurs, découvrir le talent existant en chacun d’eux et réveiller les potentialités qui serviront à affronter la vie : tel est l’objectif du camp d’été « Cosbel Children » organisé à l’occasion des fêtes de Noël dans la zone de Lira, en Ouganda, où Noël coïncide avec les vacances d’été. « Chaque année, depuis 2010, nous cherchons l’hospitalité de l’une des écoles fermées pour les vacances et nous y organisons un camp qui débute deux semaines avant Noël et se poursuit pendant trois autres semaines en janvier » raconte à Fides Sœur Maria Marrone, missionnaire combonienne qui vit en Ouganda depuis 1984. Cette année, ce sont 245 enfants de 6 à 10 ans qui participent au camp d’été. Ils proviennent du Diocèse de Lira et sont catholiques, protestants et musulmans. Tous sont séropositifs depuis leur naissance et presque tous orphelins confiés à des parents. Avec Sœur Marrone, travaillent 27 collaborateurs ougandais, instituteurs et lycéens, préparés et suivis par une psychothérapeute. Les activités ludiques et créatives sont quotidiennes. Les enfants dessinent, font des travaux en papier mâché, apprennent des danses populaires et suivent un mini cours de théâtre. « Au cours du camp, nous cherchons à mieux les connaître – poursuit la missionnaire – puis nous les aidons durant le reste de l’année en rendant visite à ceux qui présentent des souffrances humaines particulières et en aidant ceux qui ne parviennent pas à soutenir les frais de scolarité. Souvent, les membres de la famille qui les accueillent croient eux-mêmes qu’il n’est pas nécessaire de les envoyer à l’école parce qu’ils sont malades et qu’ils mouront probablement. Lorsque nous demandons aux enfants ce qu’ils veulent faire quand ils seront grands, ils nous regardent avec surprise parce qu’ils croient qu’ils ne parviendront pas à devenir adultes. Alors, nous les rassurons, nous leur donnons l’espérance qui leur avait été niée ». Sur la base des données publiées par le Programme des Nations unies pour le SIDA, sur un total de quelques 35 millions d’habitants, l’Ouganda compte 1,4 millions de malades du SIDA dont quelques 130.000 sont des enfants de 0 à 14 ans. « Le camp d’été – conclut Sœur Marrone – constitue une expérience de consolation et de joie pour ces enfants. Ils sont parfois discriminés parce que malades. Nous cherchons à réveiller les forces positives qui existent en eux : la joie de vivre, de créer et nous tentons, au travers des groupes d’écoute, d’alléger leurs souffrances. Au fil des ans, nous avons remarqué que la mortalité des enfants affectés par le virus du SIDA s’est fortement réduite et il est très beau pour nous de les voir grandir et leurs conditions physiques s’améliorer. De ceux que nous avons connu par le passé, certains sont aujourd’hui artisans. Maintenant ce sont eux qui aident économiquement leurs grands-parents et leurs oncles qui, auparavant, prenaient soin d’eux ». (ER) (Agence Fides 30/12/2017)
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