Dave Proffer in CC
Bujumbura (Agence Fides) – « Actuellement, au Burundi, le problème de la pauvreté est dramatique. La faim règne. La nourriture manque et les prix des denrées alimentaires ne permettent pas à la population de disposer du nécessaire. Les familles, généralement composées de six personnes, ne parviennent pas à couvrir les dépenses liées à l’école, à la santé, aux frais de scolarité et je crois qu’il est difficile pour elles de disposer d’un repas par jour ». Le Père Mario Pulcini, Provincial des Xavériens à Bujumbura, raconte à l’Agence Fides la situation dans laquelle se trouve la majeure partie de la population du petit Etat africain. Au sein de la Paroisse Saint Guido Maria Conforti, dans le quartier de Kamenge, au nord de la capitale, le Père Pulcini et quatre de ses confrères oeuvrent depuis plus de 20 ans en collaboration avec 5 autres Congrégations religieuses.
« Il s’agit d’une Paroisse missionnaire – dit-il. Notre charisme est justement celui de l’annonce mais aussi de la proximité, surtout vis-à-vis des faibles, des pauvres et des abandonnés. Nous cherchons à comprendre quels sont leurs besoins et de les aider le plus possible ». A l’occasion de la I° Journée mondiale des Pauvres, instituée par le Pape François, des initiatives de proximité au profit des personnes en difficulté ont été organisées, dans la Paroisse de Kamenge. « Nos confrères visitent périodiquement les nombreux malades du quartier, leur portant, outre les Sacrements, de la nourriture, des biens de première nécessité et des médicaments ». Les missionnaires garantissent également des soins gratuits aux malades grâce au dispensaire tout proche des Sœurs de l’Esprit Sainte. « Un signe de proximité vis-à-vis de ces personnes – poursuit le missionnaire – se trouve dans le fait de pratiquer l’enseignement que nous a donné le Pape François dans son Message pour la Journée des Pauvres. Le Souverain Pontife a réveillé notre esprit de sensibilité et de solidarité envers les pauvres ».
Le Burundi est l’un des pays les plus pauvres et les plus densément peuplés de la planète. Les données de l’ONU relatives à l’indice de développement humain le place dans les derniers rangs mondiaux. En effet, 65% de sa population vivent en dessous du seuil de pauvreté et plus de 4,5 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire. La famine et les changements climatiques ont rendu encore plus instable l’économie, majoritairement agricole. Le Père Pulcini confirme que la situation a empiré à cause de la malnutrition qui affecte surtout les personnes âgées et les enfants, les plus vulnérables d’un point de vue physique, et il souligne que nombreux sont ceux qui contractent le paludisme. Cependant, les pauvres sont eux-mêmes prêts à être solidaires : « Notre population – conclut le missionnaire – est particulièrement sensible. Elle offre le peu dont elle dispose pour que nous puissions le donner à ceux qui en ont le plus besoin ». (ER) (Agence Fides 28/11/2017)