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Le Caire (Agence Fides) – En Egypte, il existe une égalité des droits et des devoirs face à la loi des musulmans et des chrétiens et l’Etat doit prêter attention « à toutes les tentatives visant à placer un coin » entre les deux communautés. C’est pourquoi les responsables de violences et d’attaques à matrice sectaire seront poursuivis et punis conformément à la loi parce que « l’Egypte est un Etat de droit ». C’est ce qu’a affirmé hier le Président égyptien, Abdel Fattah al Sisi, exprimant nettement sa position concernant les affrontements sectaires tels que ceux enregistrés ces derniers temps, en particulier dans le gouvernorat de Minya où, Dimanche dernier, un copte a été tué par des assaillants musulmans au cours d’une rixe. L’appel à la concorde religieuse et l’intention réaffirmée de poursuivre légalement les artisans des violences sectaires ont été exprimés par le Président-Maréchal au cours d’une cérémonie de remise de diplômes militaires.
Parlant au cours de la cérémonie, le Président al-Sisi a sollicité tout un chacun à vivre et à favoriser l’unité nationale entre égyptiens, réaffirmant que les chrétiens et les musulmans sont égaux face à la loi. Le Patriarche copte orthodoxe, Tawadros II, a, quant à lui, eu une brève rencontre avec le Président après la cérémonie. Dans une déclaration diffusée par la presse égyptienne, il a invité tout un chacun à ne pas fournir de prétextes à ceux qui veulent exploiter les événements pour causer des dommages à une société qui compte 90 millions de citoyens et souffre suite à des difficultés économiques et à une pénurie de ressources financières « parce que leur objectif est la destruction de notre pays ».
Les interventions du Président et du Patriarche copte orthodoxe font suite à celle du grand imam d’al-Azhar, Ahmed al Tayyib, qui était déjà intervenu par le biais d’une déclaration publique dans laquelle il invitait les habitants de la région à choisir le chemin de la raison pour empêcher la propagation de la sédition sectaire (voir Fides 21/07/2016). L’organisation « Initiative égyptienne » a comptabilisé au moins 77 épisodes, plus ou moins graves, de violence sectaire intervenus dans la région de Minya après ce qu’il est convenu d’appeler la révolution du 26 janvier 2011. Jusqu’ici, dans de nombreux cas, aucun procès pénal n’avait lieu pour identifier et punir les responsables des violences, mais seules avaient été organisées ce qu’il est convenu d’appeler des rencontres de réconciliation, rassemblements publics organisés par les autorités locales pour mettre face à face les membres des différentes communautés religieuses après des affrontements sectaires et les induire à des actes publics de pacification, une pratique qui, selon ses détracteurs, se transforme en un simple rite conventionnel et finit par garantir l’impunité aux responsables d’actes violents et intimidateurs. (GV) (Agence Fides 22/07/2016)