AFRIQUE/EGYPTE - Après avoir conclu un accord militaire avec la Somalie, Le Caire met en garde l'Éthiopie contre le remplissage du barrage du Nil

lundi, 2 septembre 2024 onu   eau  

Le Caire (Agence Fides) - « Nous sommes prêts à exercer notre droit à défendre et à protéger les droits et les intérêts du peuple égyptien, conformément à la Charte de l'ONU ». Tel est l'avertissement lancé par le gouvernement égyptien à celui de l'Ethiopie, dans une lettre officielle adressée au président du Conseil de sécurité de l'ONU et signée par le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty.
L'Égypte demande l'intervention du Conseil de sécurité pour faire face à ce qu'elle estime être des actions unilatérales de l'Éthiopie concernant la cinquième phase de remplissage du barrage Grand Ethiopian Rebirth Dam (GERD). Selon l'Égypte, ces actions violent les normes et accords internationaux antérieurs.
Dans sa lettre, M. Abdelatty explique qu'après 13 ans de négociations, l'Égypte estime que l'Éthiopie essaie simplement de gagner du temps pour imposer un fait accompli sans réelle intention de parvenir à une résolution. Il a ajouté que l'Égypte prendrait toutes les mesures nécessaires pour défendre sa sécurité hydrique et les droits de son peuple. « L'Égypte dépend presque entièrement du Nil pour ses ressources en eau renouvelables, qui sont essentielles pour répondre aux besoins humains vitaux et aux droits fondamentaux des Égyptiens», indique la lettre. « Bien que ces dernières années, le Nil ait connu des saisons de crues supérieures à la moyenne, qui ont relativement protégé l'Égypte de graves dommages, la poursuite des politiques éthiopiennes, telles qu'annoncées par le Premier ministre éthiopien le 26 août 2024, pourrait entraîner une menace existentielle pour l'Égypte, ainsi que pour les droits et les intérêts de 150 millions de citoyens dans les deux pays en aval, mettant ainsi en péril la paix et la sécurité régionales et internationales. »
Pour cette raison, le gouvernement du Caire déclare qu'« après avoir épuisé tous les moyens pacifiques, y compris le recours répété au Conseil de sécurité, dans l'espoir de persuader l'Éthiopie de renoncer à ses politiques unilatérales illégales et d'accepter toute solution de compromis existante qui équilibre les intérêts et les droits de toutes les parties, il est prêt à exercer son droit de défense pour protéger les droits et les intérêts du peuple égyptien, conformément à la Charte de l'ONU ».
« L'Égypte exhorte le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités au titre de l'article 24 de la Charte des Nations unies en prenant les mesures appropriées pour veiller à ce que l'Éthiopie mette fin à ses pratiques unilatérales illégales dans le bassin du Nil », conclut la missive. L'article 24 de la charte des Nations unies stipule que le Conseil de sécurité a la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales.
L'escalade verbale de l'Egypte contre l'Ethiopie intervient au lendemain de la signature d'un accord militaire entre les gouvernements égyptien et somalien (voir Fides 30/8/2024), qui prévoit le déploiement de troupes cairotes (au moins 10.000 hommes) dans le pays de la Corne de l'Afrique (frontalier de l'Ethiopie). (LM) (Agence Fides 2/9/2024)


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