Téhéran (Agence Fides) – Yousef Nadarkhani, pasteur de la communauté protestante « église de l’Iran », acquitté en 2012 de l’accusation d’apostasie, a été arrêté le 13 mai en Iran en compagnie de son épouse, Tina Pasandide Nadarkhani, et d’un fidèle de sa communauté, Yasser Mosayebzadeh, pour des raisons encore inconnues. Ainsi que cela a été indiqué à Fides par l’ONG Christian Solidarity Worldwide (CSW), qui surveille la situation des chrétiens en Iran, ce n’est pas la première fois que ce pasteur est de nouveau arrêté après sa sortie de prison de septembre 2012.
Le pasteur avait initialement été arrêté en 2009 après avoir mis en discussion le monopole de l’instruction musulmane dans les écoles, qu’il avait qualifié d’anticonstitutionnel. Il a été accusé d’apostasie et condamné à mort en 2010, décision confirmée par la Cour Suprême en 2011. Il a été plusieurs fois demandé au pasteur de renoncer à sa foi au cours du procès, pour éviter la peine capitale, mais celui-ci a refusé. Le 8 septembre 2012, il a été remis en liberté après avoir été reconnu innocent d’inculpation d’apostasie, même s’il a été reconnu coupable « d’évangéliser les musulmans » et condamné pour cela à trois ans de prison.
Après la remise en liberté du pasteur Nadarkhani, son avocat, Maître Mohammed Ali Dadkhah, éminent juriste et défenseur des droits fondamentaux, a lui aussi été condamné à 10 ans de prison et radié de l’Ordre en 2012 pour « actions et propagande contre le régime islamique ».
Dans la note parvenu à Fides, CSW manifeste sa « profonde préoccupation pour le pasteur » et demande « des explications quant aux raisons de cette nouvelle arrestation », invitant les institutions à « respecter pleinement les obligations constitutionnelles et internationales relatives aux droits fondamentaux, assurant la justice et l’égalité devant la loi à tous les citoyens, quelque soit leur credo ». (PA) (Agence Fides 14/05/2016)