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Kinshasa (Agence Fides) - « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. Le Père Bafuidinsoni Maloko-Mana, Provincial des Jésuites a cité l’Evangile, dès qu’il a appris la mort du Père de Haes, Jésuite belge, tué le soir du 7 mai près de Kinshasa. D’après l’Agence congolaise DIA, le religieux retournait au séminaire jésuite de philosophie Saint Pierre Canisius dont il était le supérieur quand, vers 20 heures, il a été obligé d’arrêter sa voiture par des bandits armés qui pillaient un dépôt situé au bord de la route.
Les bandits ont tiré contre la voiture du religieux qui a été touché par 5 balles à la poitrine. Les assaillants se sont emparés du sac du religieux et se sont enfuis. Grièvement blessé, le Père de Haes a été transporté à la clinique où il est décédé peu de temps après son arrivée.
« Tout laisse à penser qu’il s’agit d’un acte criminel, et non d’une action politique » déclare un porte-parole du Ministère belge des Affaires Etrangères. En effet, le Père René de Haes est la douzième personne tuée depuis le début de 2005 dans la région de Kindela, où est situé le séminaire jésuite de philosophie, dans la localité de Mont Ngafula.
La mort du Père de Haes a suscité un profond émoi. « La mort du Père de Haes nous interroge, parce qu’il a quitté la terre des hommes le jour de l’Ascension, jour où le Seigneur a confié une Mission aux siens, et que le Père de Haes nous confie pour que nous rendions ce pays habitable et que nous ne laissions pas des hommes armés imposer la loi », a déclaré à l’Agence DIA le Père Léonard Santedi, Doyen de la Faculté de Théologie des Facultés Catholiques de Kinshasa. Mgr Dominique Bulamatari, Evêque Auxiliaire de Kinshasa a rappelé la travail du religieux, et sa capacité de mettre ensemble les cultures de l’Europe et de l’Afrique.
Le Père de Haes était né le 9 septembre 1933 à Heist-op-den-Berg, en Belgique. Il était entré le 7 septembre 1952 dans la Compagnie de Jésus, après ses études secondaires à Malines. Après le Noviciat, il suivit les cours de philosophie et de philologie classique et indienne à l’Université Catholique de Louvain. Son premier contact avec le Congo remonte à 1959, quand il fut envoyé enseigner la philosophie au collège de Mbanza Boma. De retour dans son pays après l’indépendance du Congo en 1960, le Père de Haes suivit le deuxième cycle de philologie classique et obtint le diplôme d’études africaines.
Le 8 août 1964, il fut ordonné prêtre à Louvain. En 1968, après avoir obtenu le doctorat en théologie à l’Institut Catholique de Paris, avec une thèse intitulée « Pour une théologie prophétique. Lecture thématique de la théologie de Karl Rahner », le Père de Haes retourna au Congo où, pendant dix ans, de 1968 à 1978, il fut responsable des Jésuites africains au séminaire Saint Pierre Canisius. De 1979 à 1986, il est Supérieur de la Maison provinciale. Supérieur de la communauté des étudiants Pierre Favre de 1986 à 1995, le Père de Haes est chargé ensuite de diriger la maison de retraite de Manrèse de 1995 à 2000.
Le Jésuite a eu aussi d’importantes charges académiques. En 1975 il a été professeur ordinaire à la Faculté de Théologie de Kinshasa ; de 1986 à 1994 il a été Doyen de la Faculté de théologie. Le Père de Haes a été directeur du Département de théologie de 1994 à 1997, et Secrétaire général des Facultés Catholiques de Kinshasa de 1997 à 2000. Durant son enseignement, il a publié des articles sur des revues locales, et a collaboré à la formation du laïcat local. (L.M.)
(Agence Fides, 9 mai 2005, 43 lignes, 638 mots)
