Dharan (Agence Fides) – Plus de 50% des jeunes de Dharan, l’une des plus grandes villes du Népal se trouvant à la frontière avec l’Inde, font usage de drogues. La majeure partie des parents de ces jeunes est absente pour raisons de travail et ils demeurent donc seuls, sans aucun contrôle. A la différence d’autres villes du pays, Dharan dispose de rues bien tenues et de très bonnes infrastructures grâce aux fonds envoyés par les népalais qui travaillent à l’étranger. Les enfants toxicomanes de Dharan n’ont pas accès aux services sociaux ni à une réhabilitation adéquate et ceux qui appartiennent aux familles des castes les plus basses sont particulièrement vulnérables. Pas même les écoles publiques de Dharan ne parviennent à gérer les enfants les plus pauvres. La proximité de Dharan de la frontière avec l’Inde facilite par ailleurs le trafic de drogue.
Les dernières statistiques de la ville remontent à dix ans en arrière et indiquent que 5.000 des 68.000 habitants faisaient usage de stupéfiants. En 1996, Dharan a vu l’ouverture du Kirat Yakthung Chumlung (KYC), un centre culturel géré par l’ethnie Limbu en vue de soigner et de réhabiliter les drogués. Le Sanjivani Kendra, un autre centre à but non lucratif, a ouvert ses portes voici trois ans. Tous deux s’occupent en particulier d’hommes adultes s’injectant des drogues. Le Dristi Nepal, une ONG gérée à Katmandu par des femmes ayant été toxicomanes a ouvert un centre à Dharan dans lequel elle offre des conseils et des services extérieurs aux femmes toxicomanes. Malgré la disponibilité de fonds, les centres de réhabilitation destinés aux enfants continuent à manquer complètement, à l’exception de l’Underprivileged Children Association (UPCA), ONG et partenaire local de Save the Children, qui est engagée auprès de 74 enfants des rues d’âge compris entre 5 et 18 ans. Vingt-sept enfants ont réintégré leurs familles et fréquentent à nouveau l’école. Parmi les cas enregistrés, 95% inhale de la colle. En collaboration avec le KYC et le gouvernement local, l’UPCA s’organise afin de protéger les enfants des rues impliqués dans la consommation de substances toxiques et de mieux mettre en pratique les programmes à disposition. Selon une étude conduite par le Nepal Central Bureau of Statistics en 2006, 53% des toxicomanes endurcis de ce pays avait un âge compris entre 15 et 24 ans. (AP) (Agence Fides 30/09/2011)