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Kinshasa (Agence Fides) - 1.500 civils tués et des milliers de femmes et de jeunes filles violées depuis janvier dans l’est de la République Démocratique du Congo de la part des rebelles hutu rwandais des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) et des rebelles ougandais de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), sans compter les soldats des forces armées congolaises. C’est ce que dénonce un rapport de l’organisation humanitaire internationale Human Rights Watch (HRW), publié hier, 2 juillet.
Le document, bien qu’il reporte les accusations contre les militaires congolais, affirme que les principaux responsables de la crise humanitaire du Nord Kivu (dans l’est de la RDC à la frontière avec le Rwanda) et du district du Haut Uélé (à l’extrême nord-est à la frontière avec l’Ouganda et le Soudan du Sud), sont respectivement les rebelles des FDRL et ceux de la LRA. Malgré les récentes opérations militaires menées par des militaires congolais en collaboration avec les armées du Rwanda, de l’Ouganda et du Soudan du Sud, avec l’appui de la Mission des Nations Unies au Congo (MONUC), ces deux groupes continuent à tuer, à violenter et à piller les populations des ces deux zones (cf. Fides 14/5/2009, 28/5/2009, 3/6/2009, 8/6/2009 et 10/6/2009). Human Rights Watch critique avec force la manière avec laquelle les opérations militaires ont été conduites dans la zone, qui “ont fourni une faible protection aux civils contre les attaques délibérées et brutales des rebelles”. Le rapport, en citant un leadership de HRW, affirme que “les opérations militaires des forces gouvernementales congolaises ont eu des conséquences désastreuses sur les civiles, qui sont désormais attaqués de toute part”.
Comme confirmation ultérieure de la gravité de la situation, on a l’appel lancé par Mgr
Melchisédech Sikuli Paluku, Evêque de Butembo-Beni, aux fidèles du diocèse, pour qu’ils soient solidaires des propriétaires des 800 habitations brûlées dans le dernier mois dans différentes localités du Nord Kivu (Kanyabayonga, Kayna, Kaseghe, Butalongola, Bulotwa, Kimputsi, Kamandi,) par des membres des FDLR. Dans son message, publié de 26 juin, Mgr Sikuli Paluku a invité les fidèles “à souffrir avec ceux qui souffrent”. Malgré les difficultés économiques, chaque fidèle est invité à offrir un morceau de tôle symbolique à sa propre paroisse pour aider les sans logis à se construire un nouveau toit.
L’appel de l’Evêque de Butembi-Beni a été bien accueilli par les fidèles qui voient dans cette initiative, non seulement un geste de solidarité envers ceux qui sont victimes de la violence, mais aussi ils la voient comme une forme de résistance pacifique aux FDLR et aux intérêts économiques qui financent ces groupes, afin de pousser les populations locales à la fuite, de manière à avoir le champ libre pour profiter des immenses richesses de cette région torturée. (L.M.) (Agence Fides 3/7/2009 ; 34 lignes, 454 mots)
