Rome (Agence Fides) - Le Temps Pascal qui culmine avec la solennité de la Pentecôte, est un temps privilégié pour approfondir l’union avec le Saint-Esprit, la Troisième Personne de la Trinité qui, comme nous le disons dans le Credo « est Seigneur et donne la vie » ! L’amour Divin « donne la vie », tellement concrètement que, sans Lui, il serait absurde, pour nous chrétiens, de parler de vie spirituelle. C’est seulement avec l’Esprit de Dieu que notre existence s’élève vers le Ciel, et devient une vie « pour Dieu » et « en Dieu. Avec le don de l’Esprit, nous ne sommes plus laissés tout seul, comme dans un désert, mais nous marchons en compagnie de Dieu.
Le Seigneur donne le Saint-Esprit à ceux qui vivent selon Ses commandements. Pour cela, pour goûter les fruits du Saint-Esprit, comme « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi » (Galates 5, 22), il faut vivre en harmonie avec l’Evangile, c’est-à-dire, en se comportant conformément aux paroles du Christ : « Si quelqu’un veut venir avec moi, qu’il se renonce lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive » (Marc 8, 34). Ainsi, la première condition pour être un disciple authentique est de « renoncer à soi-même ».
Précisément, comme nous en avertit saint Paul, dans la Lettre aux Galates : « Laissez-vous mener par l’Esprit et vous ne risquerez pas de satisfaire la convoitise charnelle. Car la chair convoite contre l’esprit, et l’esprit contre la chair » (Gal 5, 16-17). Le Saint-Père nous rappelle : « Sans l’amour pour Jésus, qui se réalise dans l’observation de ses commandements, la personne s’exclut du mouvement trinitaire et commence à se replier sur elle-même, en perdant la capacité de recevoir Dieu et de communiquer avec lui » (Benoît XVI, homélie du 27 avril 2008).
On ne peut parle de vie spirituelle que lorsque l’on est décidé à faire la Volonté de Jésus, en engageant continuellement une bataille contre la chair, c’est-à-dire contre son propre égoïsme. Malheureusement, une des erreurs les plus fréquentes dans la vie spirituelle, consiste à s’abaisser à des compromis avec le péché, dans l’illusion que la miséricorde divine pourra « couvrir », « excuser » ces compromis ; mais, si l’on bloque l’Esprit, on bloque dans le même temps la miséricorde elle-même de Dieu, parce qu’on ne Lui donne pas la possibilité de nettoyer et de guérir l’homme de n’importe quelle maladie spirituelle.
« Le Saint-Esprit, qui est Dieu avec le Père et avec le Fils, nous renouvelle dans le Baptême, et, de notre état d’imperfection, il nous ramène à notre beauté primitive et nous remplit de sa grâce, à tel point que nous ne pouvons plus rien admettre en nous d’indécent. Il nous libère du péché et de la mort, et, de terrestres que nous sommes, faits de poussière et de terre, il nous rend spirituels, il nous permet de participer à la gloire divine, d’être enfants et héritiers de Dieu Père, de nous rendre conformes à l’image de son fils, ses frères et ses cohéritiers, destinés un jour à être glorifiés et à régner avec lui « (Traité « Sur la Trinité » de Didyme d’Alexandrie)
L’Eglise a toujours enseigné, à la Lumière de la Vérité révélée, que le Saint-Esprit guidait le coeur des fidèles sur la voie de la purification progressive, liée de manière indissoluble au repentir des péchés, dans une vie réconciliée avec Dieu. Jésus, avec la force du Saint-Esprit, a confié aux apôtres et à leurs Successeurs le Sacrement de la Réconciliation, par lequel, non seulement les fautes sont remises, mais est « augmentée » aussi la grâce sanctifiante, qui rend l’âme toujours plus libre des attaches du péché.
Combien de miracles de libération et de guérison intérieure se passent dans la discrétion du confessionnal, chez ceux qui y vont, sincèrement repentis, pour confesser leurs propres péchés ! A propos de ces « miracles cachés, il y a un passage, riche de signification, dans le Journal de Sainte Faustine Kowalska, dans lequel l’humble religieuse polonaise a recueilli les confidences du Seigneur : « Dis aux âmes qu’elles doivent chercher la consolation… au tribunal de la miséricorde (c’est-à-dire de la Confession) : là, en effet se passent les miracles les plus grands… Et pour obtenir ces miracles, il ne faut pas faire des pèlerinages dans des terres lointaines, ni célébrer des rites extérieurs solennels, mais il suffit de se mettre avec fois aux pieds de mon représentant, et de leur confesser sa propre misère : et le miracle de la divine miséricorde se manifestera dans toute sa plénitude. Même si une âme était en décomposition comme un cadavre, et que, humainement il n’y ait plus aucune possibilité de résurrection et que tout soit perdu, il n’en serait pas ainsi pour Dieu : un miracle de la divine miséricorde ressuscitera cette âme dans toute sa plénitude. Qu’ils sont malheureux ceux qui ne profitent pas de ce miracle de la divine miséricorde. Vos l’implorerez en vain, quand il sera trop tard (Journal, Diario p. 476).
Le protagoniste de toute confession sacramentelle est le Saint-Esprit, qui a été répandu pour la rémission des péchés ! Si l’on veut vivre unis de manière plus intimes à Lui, on doit se décider, comme le recommande l’Eglise, à aller se confesser plus souvent pour dénicher du cœur tout compromis avec le péché, et ressentir toujours plus que « le Seigneur, c’est l’Esprit, et où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté » (2 Corinthiens, 3,17) !
(Agence Fides, 30 avril 2008)