Mogadiscio (Agence Fides)- La situation s'aggrave de jour en jour à Mogadiscio, capitale de la Somalie, où les combats entre les militaires du gouvernement de transition, appuyés par les troupes éthiopiennes, et les miliciens liés aux Cours islamiques, continuent à semer la mort et la destruction. Selon le Haut-commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR), environ 7.000 personnes ont abandonné leurs maisons ces derniers jours à cause des nouvelles violences. Les agences humanitaires internationales, parmi lesquelles l'UNHCR, doivent déjà faire face à de sérieux problèmes de sécurité qui gênent leur capacité à atteindre les victimes des affrontements pour leur founir la protection et l'aide dont ils ont besoin. Les opérateurs humanitaires, en plus des violences continuelles, doivent régulièrement affronter des obstacles et des problèmes aux barrages, où souvent en échange du droit de passer on leur demande un paiment en argent. Une situation tragique qui trouve un écho dans les paroles du Saint-Père pour le Regina Caeli de dimanche 27 avril. “En Somalie, notamment à Mogadiscio, d'âpres conflits armés rendent de plus en plus dramatique la situation humanitaire de cette chère population, depuis trop d'années opprimée sous le poids de la brutalité et de la misère” a rappelé le Pape Benoît XVI.
Des témoins oculaires ont rapporté à l'UNCHR que plus de mille familles ont fui de deux quartiers dans la partie Nord de Mogadiscio à cause de lourds bombardements effectués dans la zone, où ont lieu des combats ayant de graves répercussions pour les civils impliqués, les forces du gouvernement transitoire fédéral et de leurs alliés éthiopiens d'une part, et les groupes d'insurgés de l'autre. Selon ce que rapportent les sources, ces derniers jours des dizaines de civils ont été tués ou blessés. Parmi eux il y aurait eu quelques fidèles brutalement assassinés dans une mosquée, un massacre qui a semé la panique parmi la population et qui a contribué à un nouvel exode de la ville.
Nombre de ceux qu ont fui de Mogadiscio se sont réfugiés dans le maquis qui entoure la ville ou sur la route qui conduit à la petite ville d'Afgooye, à 30 km à l'Ouest de la capitale, où plus de 250.000 réfugiés vivent déjà dans des conditions précaires. La plupart de ces personnes ont quitté Mogadisio par fuite des combats survenus en 2007. Les opérateurs humanitaires UNHCR sur place rapportent que depuis hier, jeudi, les combats ont diminué, cessant totalement dans quelques zones de la ville. De nombreuses personnes cependant continuent à quitter la capitale par petits groupes, même s'ils sont moins nombreux que ces jours derniers.
La Somalie est privée de gouvernement depuis qu'en 1991 le Président Siad Barre a été déposé par un groupe de rebelles, début une période d'annarchie qui dure toujours. (L.M.) (Agence Fides 29/4/2008 lignes 30 mots 453)