Kinshasa (Agence Fides)- Après une négociation plusieurs fois différée, le 23 janvier les belligérants du Nord et du Sud Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo, ont signé un accord pour la cessation immédiate des combats et la création, d’ici 5 jours, d’une « zone tampon », patrouillée par les Casques Bleus, dans la zone du Nord Kivu où ont eu lieu les affrontements les plus intenses des derniers mois.
La Conférence de paix organisée par la communauté international à Goma, chef-lieu du Nord Kivu, a ainsi obtenu un résultat important, d’autant plus que l’accord a été signé aussi par Laurent Nkund, le général rebelle congolais dont la milice a contribué en large part à fomenter l’instabilité dans la région ces dernières années.
L’accord a été signé en présence du président congolais Joseph Kabila et de différents représentants de la communauté internationale. Le premier signataire a été le mouvement de Nukunda, suivi par les milices progouvernementales Mai-Mai, et par une autre vingtaine de groupes armés actifs dans la région.
La presse congolaise a salué l’accord, le définissant comme la « paix des courageux » mais s’interroge sur son application car les obstacles à surmonter sont encore nombreux. Parmi ceux-ci il y a l’engagement du gouvernement congolais à promulguer une amnistie pour les chefs des milices de la région, à commencer par Nkunda lui-même. L’amnistie devra cependant être approuvée par le Parlement, où pourraient naître des résistances à ne pas juger des personnes qui se sont rendues responsables de graves crimes contre la population civile. Le même président Kabila a affirmé que « nous avons vaincu une grande bataille contre les sceptiques. Mais nous ne sommes pas au bout des difficultés. Nous sommes face à un nouveau défi, celui de l’application des ententes ».
Parmi les points prévus par l’accord de Goma il y a l’intégration des groupes armés congolais dans l’armée régulière et le rapatriement des combattants étrangers présents sur le sol congolais. Il s’agit de deux mesures prévues par les ententes précédentes mais jamais réalisées. La volonté exprimée par les participants à la Conférence de Goma d’arriver à une paix définitive fait espérer qu’il y aura cette fois un engagement effectif de la part de tous, et en particulier des Etats-Unis qui ont élaboré un projet pour la région. (cf Fides 3 et 5 décembre 2007).
L’Accord de Goma a été salué avec satisfaction par l’Administration américaine. Le porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perrino a affirmé que « les Etats-Unis saluent la signature de l’accord de paix afin de promouvoir l’avènement de la stabilité dans l’Est du Congo et de résoudre les causes de fond du conflit. Nous appelons tous les partis à application de l’accord ». La presse américaine a aussi donné du relief à l’accord de Goma, ainsi qu’au rapport d’une association humanitaire américaine sur la situation de la population civile dans l’Est du Congo. Le document affirme que de 1998 à aujourd’hui 5,4 millions de personnes sont mortes à cause de la guerre et que 45.000 personnes meurent encore chaque mois dans la région. (L.M.) (Agence Fides 24/1/2008 lignes 35 mots 511)