Organe d'information des Œuvres Pontificales Missionnaires depuis 1927
Rome (Agence Fides) – « Il n’est pas suffisant que la communauté chrétienne ait le principe de la solidarité comme idéal élevé ; il doit plutôt être considéré comme la norme pour les rapports entre les personnes » : c’est la recommandation exprimée par le Pape Jean Paul II aux Evêques indiens des Provinces Ecclésiastiques de Madras and Mylapore, Madurai, et Pondicherry and Cuddalore, reçus en audience par le Saint-Père le 17 novembre, au terme de leur visite « ad limina ».
Le Saint-Père a souligné le thème déjà abordé avec les autres groupes d’Evêques de l’Inde : « l’importance de promouvoir un esprit authentique de solidarité dans l’Eglise et dans la société ». « Nous ne pouvons pas espérer répandre cet esprit d’unité chez nos frères et sœurs sans une solidarité authentique entre les peuples, a déclaré le Pape. Comme dans de nombreux autres endroits dans le monde, l’Inde elle aussi est affligée de nombreux problèmes sociaux. D’une certaine manière, ces problèmes sont avivés par le système injuste de division des castes, qui nie la dignité humaine de groupes entiers de personnes. A ce sujet, je répète ce que j’ai déjà dit durant ma première visite pastorale dans votre Pays : ‘L’ignorance et les préjugés doivent être remplacés par la tolérance et la compréhension. L’indifférence et la lutte de classes doivent se transformer en fraternité et en service engagé. Les discriminations fondées sur la race, sur la couleur, sur le credo, sur le sexe, ou sur l’origine ethnique, doivent être refusées car elles sont entièrement incompatibles avec la dignité humaine’ ».
Le Pape Jean Paul II a ensuite loué les nombreuses initiatives de la Conférence Episcopale et des Eglise individuelles « pour combattre cette injustice » et a invité les Evêques à continuer à veiller pour que soit assurée « une attention particulière envers ceux qui appartiennent aux castes les plus basses, et surtout aux Dalits. Toute forme de préjugé reposant sur les castes dans les rapports entre les chrétiens est un signe contraire à la solidarité humaine authentique, une menace à la vraie spiritualité et un grave obstacle à la mission évangélisatrice de l’Eglise ».
Par rapport à la Nouvelle Evangélisation, le Saint-Père a déclaré : « Elle est particulièrement importante dans les sociétés modernes, où de grands secteurs de la population se trouvent dans des situations désespérées qui amènent souvent à chercher des solutions rapides et faciles à des problèmes compliqués. Ce sens de manque d’espérance peut, en partie, expliquer pourquoi de nombreuses personnes, jeunes et âgées, sont attirées par les sectes fondamentalistes qui offrent une brève ferveur émotionnelle et l’assurance de richesse et d’obtentions de terres… Notre réponse doit être la ‘ré-évangélisation’ et son succès dépend de notre capacité de montrer aux personnes l’inanité de telles promesses, en les convaincant en même temps, que le Christ et son Corps partagent leurs souffrances ».
Le Saint-Père a ensuite recommandé aux Evêques de continuer à promouvoir « la solidarité entre le clergé, et une plus grande unité entre les Evêques et leurs prêtres ». Comme hommes de foi « les prêtres ne doivent pas céder à la tentation du pouvoir ou du gain matériel, de les détacher de leur vocation, et ils ne peuvent pas permettre que les différences ethniques ou de caste les distraient de leur tâche fondamentale de répandre l’Evangile ». Enfin, le Pape Jean Paul II a rappelé : « Un engagement ferme envers le soutien réciproque assure notre union dans la Mission, qui est fondée sur le Christ lui-même, et nous permet de nous approcher de toutes les cultures, de toutes les conceptions idéologiques, de tous les hommes de bonne volonté ». L’Eglise invite en outre les fidèles « à affronter avec prudence et charité, le dialogue et la collaboration avec les membres des autres religions » afin de diriger les efforts « vers une solidarité durable entre les religions ». Le Pape a conclu son discours par un rappel : « L’Eglise catholique en Inde a promu de manière constante la dignité de toute personne humaine, et le droit, qui lui est lié, de tous les peuples à la liberté religieuse. Son encouragement à tolérer et à respecter les autres religions est démontré par les nombreux programmes d’échange inter-religieux au plan national et local. Je vous encourage à poursuivre ces dialogues francs et utiles avec tous ceux qui appartiennent aux autres religions ». (S.L.)
(Agence Fides, 18 novembre 2003, 57 lignes, 784 mots)
