Kinshasa (Agence Fides)- Joseph Kabila prête serment comme président démocratiquement élu de la République Démocratique du Congo (sur les élections congolaises cf Fides 16 et 28 novembre 2006).
Le nouveau chef d’état devra faire face à des défis très importants. En premier lieu il devra consolider le processus de paix dans une nation encore lacérée et divisée par les guerres et invasions étrangères des années 1996-2003. Il y a encore de nombreux foyers de tension dans l’est du pays, où l’armée nationale, avec l’appui des « Casques Bleus » de la Mission des Nations Unies au Congo, cherche à mettre fin à la rébellion de plusieurs unités militaires constituées par des ex guérilléros qui ne se sont jamais réellement intégrés dans les nouvelles forces armées prévues par les accords de paix. (cf Fides 27 novembre 2006).
Au niveau politique ensuite, Kabila a obtenu la reconnaissance de sa victoire par son adversaire direct, Jean-Pierre Bemba (qui initialement avait dénoncé des manipulations), et doit montrer qu’il est le Président de tous les congolais. Le pays apparaît en effet divisé entre l’ouest qui a voté surtout pour Bemba, et l’est, où Kabila a obtenu le maximum des votes. Le nouveau Président d’autre part n’est pas très populaire dans sa capitale, Kinshasa, entre autres parce que, selon les critiques, il ne parle pas le lingala, la langue la plus répandue dans l’Ouest du pays.
Au plan social et économique, le Congo tout en étant un coffre plein de trésors (du bois aux diamants, de l’uranium à des métaux comme le molybdène et le coltan), c’est l’un des pays les plus pauvres du monde, où plus d’un millier de personnes meurent chaque jour à cause de la violence, de la faim et des maladies.
Une situation très difficile dont la solution présuppose le renforcement des structures et des services d’état, qui ont été en grande partie détruits par des années d’abandon de la part du dictateur défunt Mobutu et par les guerres qui ont suivi. Selon une étude publiée par le quotidien belge « La Libre Belgique », le Congo pour retourner au même niveau de richesse qu’en 1960 (année de l’indépendance de la Belgique) doit avoir un taux annuel de croissance d’au moins 10% jusqu’à 2050. Le taux de croissance de 2006 est de 5,7%.
Pour augmenter le bilan d’état, le pays doit contrôler ses énormes ressources naturelles. Selon les données du journal belge, en effet, l’Etat congolais reçoit seulement 13 millions de dollars par an des compagnies étrangères qui exploitent les mines du pays. Une situation d’injustice sociale plusieurs fois dénoncée par l’Eglise catholique locale.
Une collaboration correcte entre le public et le privé pourrait au contraire faire fructifier les ressources du pays, comme par exemple l’énorme potentiel hydroélectrique des nombreux lacs et fleuves qui caractérisent le territoire congolais. (L.M.) (Agence Fides 6/12/2006 lignes 37 mots 455)