Organe d'information des Œuvres Pontificales Missionnaires depuis 1927
Rome (Agence Fides) – Saint John Henry Newman sera proclamé Docteur de l'Église. C'est ce qu'a décidé le Pape Léon XIV, qui a confirmé l'avis favorable de la Session plénière des cardinaux et évêques, membres du Dicastère pour les causes des saints. Le cardinal anglais, fondateur de l'Oratoire de Saint Philippe Néri en Angleterre, sera le 38e saint à recevoir le titre de « Docteur ».
Déjà en 2010, Benoît XVI, lors de son voyage apostolique en Angleterre, avait défini Newman, en s'adressant aux journalistes qui se trouvaient à bord de l'avion papal, comme « une figure de Docteur de l'Église pour nous et pour tous », ainsi que « un pont entre anglicans et catholiques » (voir Fides 17/9/2010).
Né à Londres le 21 février 1801 dans une famille anglicane, Newman avait étudié à la Great Ealing School où il avait adhéré de manière radicale aux doctrines calvinistes. En juin 1824, il fut ordonné diacre dans l'Église anglicane et, l'année suivante, prêtre. En 1832, il accompagna son ami prêtre Froude dans un voyage en Europe méridionale.
Au Collège anglais de Rome, il rencontra pour la première fois le père Nicholas Wiseman, futur archevêque catholique de Westminster. Entre 1833 et 1841, Newman et d'autres représentants du « Mouvement d'Oxford » écrivirent les « Tracts for the Times », un recueil de 90 essais rédigés pour soutenir et attester l'identité catholique de l'Église anglicane. Ces textes furent mal accueillis : les protestations qu'ils suscitèrent poussèrent l'évêque d'Oxford à suspendre leur publication. Condamné par le Hebdomedal Board de l'université d'Oxford et désavoué par 42 évêques, il se retira en avril 1842 avec quelques amis à Littlemore pour rédiger avec eux le célèbre Essay development of christian Doctrine. Après ces événements, sa décision d'adhérer à l'Église catholique mûrit pleinement en lui.
En 1846, il revint à Rome avec quelques compagnons anglicans convertis au catholicisme. Après mûre réflexion, il choisit d'entrer dans la Congrégation de l'Oratoire de Saint Philippe Néri ; il fréquenta en effet à Rome l'Église Nuova et les prêtres de cette communauté. En 1845, il commença ses études pour devenir prêtre au Collège de Propaganda Fide, alors situé dans le palais Ferratini, sur la place d'Espagne, dans le quartier Colonna.
Le cardinal Ivan Dias (1936-2017), préfet de l'ancienne Congrégation pour l'évangélisation des peuples, a inauguré en 2010 le Musée missionnaire de la Propagande de la Foi. Il a ainsi raconté le séjour du futur docteur de l'Église dans le palais conçu par Bernini et Borromini : « Newman décrit dans ses lettres le grand soin apporté par le cardinal Fransoni, préfet de la Congrégation de la Propagande, par Mgr Brunelli, secrétaire général de celle-ci, et par le père Bresciani, recteur du Collège Urbain, pour qu'ils se sentent chez eux, en adaptant tout « aux habitudes anglaises ». Ils furent très émus par le fait que leurs fenêtres à Propaganda donnaient sur l'église Sant'Andrea delle Fratte, où Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse était apparue trois ans auparavant à Alphonse Ratisbonne, le 20 janvier 1842 : « C'est si merveilleux de me trouver ici à Propaganda – c'est comme un rêve – et pourtant si tranquille, si sûr, si heureux, comme si j'avais toujours été ici, comme s'il n'y avait eu aucune rupture violente ou vicissitude dans ma vie, au contraire, plus tranquille et plus heureux qu'avant ».
L'éminent théologien, expliquait encore le cardinal Dias, « se retrouva parmi de jeunes prêtres et séminaristes, dont la plupart venaient des pays de mission. Parmi les 120 à 150 étudiants résidents, on parlait 32 langues différentes. Newman se souvient d'« Indiens, Africains, Babyloniens, Écossais et Américains », ainsi que de « Chinois (...) Égyptiens, Albanais, Allemands, Irlandais », tandis que lui et Ambrose St. John étaient les seuls étudiants anglais. John Henry Newman a été ordonné prêtre catholique dans la chapelle des Rois Mages (dans le palais de la Propagande, ndlr) le 30 mai 1847 et a célébré sa première messe dans la chapelle supérieure qui porte aujourd'hui son nom.
La chapelle mentionnée par le cardinal Dias, qui abrite aujourd'hui une relique du futur saint docteur de l'Église, est l'œuvre de Borromini. Conçue comme un oratoire pour le premier étage du palais, Borromini l'a réalisée avec une voûte à bandes et des lunettes décorées de têtes d'anges, représentés ici comme des séraphins à six ailes. Aujourd'hui, sur le mur droit, on peut admirer un tableau représentant Newman derrière un reliquaire contenant quelques cheveux du saint anglais entre deux candélabres. (FB) (Agence Fides 31/7/2025)
