Abuja (Agence Fides) – « La démocratie est un travail en cours. La démocratie vous donne la possibilité de faire des essais si vous avez échoué et vous donne une plus grande chance de corriger les erreurs précédentes », a déclaré Matthew Hassan Kukah, évêque de Sokoto, lors de son intervention à la conférence organisée pour célébrer le 60e anniversaire d'Emeka Ihedioha, ancien gouverneur de l'État d'Imo, qui s'est tenue le 24 mars à Abuja.
« La Constitution américaine a été initialement rédigée dans le but de protéger la propriété des Blancs », a expliqué Mgr Kukah, mais au fil du temps, des amendements ont été introduits qui ont étendu les droits civils à l'ensemble de la population.
Mgr Kukah a ensuite souligné que les Africains ont hérité d'un système « qui n'est pas le nôtre, mais nous ne pouvons pas dire qu'il n'est pas pertinent pour nous ». L'évêque de Sokoto s'est alors demandé s'il « y a des différences entre la démocratie en Asie et celle en Afrique ». La réponse est donnée par la manière dont le système démocratique parvient à répondre aux besoins de développement de la population. « La démocratisation du développement conduit au développement de la démocratie », souligne Mgr Kukah. « Cela se produit si vous décidez de démocratiser équitablement le développement, et de ne pas amener chaque institution, université, faculté de médecine ou autre dans votre village », en ignorant le reste du pays. Une pratique souvent suivie par les dirigeants africains qui privilégient les zones dont ils sont originaires au détriment des autres.
L'évêque souligne que « si nous n'avons pas de mécanisme pour mesurer notre croissance, notre recherche d'une société démocratique devient vaine ».
Dans son discours, l'ancien président Olusegun Obasanjo a déclaré que « la démocratie en Afrique a échoué parce qu'elle n'est pas africaine ». Selon l'ancien président, le modèle démocratique importé de l'Occident est en crise parce qu'il n'est pas aligné sur les valeurs, la culture et le mode de vie africains. Obasanjo a souligné la nécessité d'un système démocratique centré sur l'Afrique qui profite réellement aux personnes plutôt qu'à une élite privilégiée : « La démocratie devrait être un système de gouvernement qui satisfait tout le monde, et pas seulement quelques élus. Mais qu'avons-nous aujourd'hui ? Un gouvernement d'un petit nombre de personnes, pour un petit nombre de personnes, tandis que la majorité est privée de ses besoins. » (LM) (Agence Fides 26/3/2025)
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