AFRIQUE/R.D. CONGO - Un général tente d'empêcher l'archevêque de Lubumbashi de célébrer la messe du Christ-Roi : « Un acte illégal contre la Constitution

mercredi, 27 novembre 2024 militaires   evêques  

Kinshasa (Agence Fides) - « Un ordre illégal auquel l'archevêque de Lubumbashi n'a pas obéi ». C'est ainsi que dans une note, l'Archidiocèse de Lubumbashi (au sud de la République Démocratique du Congo) qualifie l'interdiction faite par Eddy Kapend Yrung, commandant de la 22ème région militaire à Fulgence Muteba Mugalu Archevêque de Lubumbashi et Président de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), de célébrer la Messe de la Solennité du Christ Roi à la paroisse Saint Sébastien, située à l'intérieur du camp militaire de Vangu.
« Sans se laisser intimider par cet ordre illégal, symptomatique d'un abus manifeste d'autorité, l'archevêque s'est rendu à St Sébastien comme il avait prévu de le faire depuis plusieurs jours », précise le communiqué.
Mgr Muteba a été accueilli par une « foule enthousiaste de plusieurs fidèles à l'entrée de l'église », poursuit la note.
L'archidiocèse de Lubumbashi estime que l'action du général « est contraire au respect de la liberté de religion, garantie par la Constitution ainsi que par l'accord-cadre entre le Saint-Siège et la République démocratique du Congo ».
Il s'agit du deuxième épisode de tension entre l'archidiocèse de Lubumbashi et les militaires congolais après l'enlèvement d'un séminariste au Grand Séminaire Interdiocésain St Paul de Lubumbashi le 18 novembre dernier. Le jeune homme a été enlevé par une poignée de soldats sous les ordres d'un colonel dans la cour de l'établissement.
Le séminariste a été libéré dans la soirée du même jour.
Selon l'archidiocèse, ces incidents sont liés à un conflit foncier autour de la concession du Grand Séminaire, qui fait l'objet d'expropriations récurrentes. « Ces actes ne sont ni fortuits ni l'œuvre de vulgaires bandits, mais sont liés aux manœuvres de ceux qui s'approprient illégalement les terres de l'Église », affirme Mgr Muteba, rappelant que plusieurs jugements ont reconnu les droits de l'Église sur ces propriétés depuis 1976. (LM) (Agence Fides 27/11/2024)


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