ASIE/CORÉE DU SUD - Le « voyage vers la paix » de jeunes de Corée du Nord et du Sud

vendredi, 22 novembre 2024 paix  

Séoul (Agence Fides) - « Ttiattmeori » est un mot coréen qui signifie « amour et amitié entre frères et sœurs ». C'est le nom d'une organisation au sein de laquelle de jeunes Nord-Coréens ayant fui le pays et de jeunes Sud-Coréens se retrouvent pour dialoguer, nouer des liens d'amitié et même partager leur foi. L'organisation « Ttiattmeori » est gérée par la congrégation religieuse des « Bienheureux martyrs coréens » afin d'aider les jeunes Nord-Coréens à s'intégrer et à s'installer dans le Sud. L'organisation a organisé un « concert pour la paix » et un dialogue public au cours desquels les jeunes Nord-Coréens ont pu raconter leur histoire « à cœur ouvert », en écoutant d'autres jeunes et en participant à une conversation authentique. « Vivre la foi ensemble et faire l'expérience de l'unité spirituelle est d'une grande aide pour s'intégrer dans la société sud-coréenne », ont-ils déclaré. Le dialogue approfondi entre les jeunes a été l'un des moments du « Forum sur le partage de la paix dans la péninsule coréenne 2024 », une journée de réflexion et de discussion organisée ces derniers jours par la « Commission de réconciliation avec la Corée » de l'archidiocèse de Séoul. L'archevêque de Séoul, Peter Soon-taick Chung, président de la Commission, et l'archevêque Giovanni Gaspari, nonce apostolique du Vatican en Corée, ainsi que plusieurs ambassadeurs diplomatiques, ont participé à ce forum annuel.
Dans son discours d'ouverture, l'archevêque Peter Soon-taick Chung, qui est également administrateur apostolique de Pyongyang, a présenté le thème du forum, « Le voyage vers la paix », soulignant que « ce voyage vers la paix semble aujourd'hui long et ardu, mais nous ne devons pas perdre espoir ». « Je me réjouis de susciter l'espoir en réfléchissant au rôle de l'Église et aux diverses formes de solidarité pour la paix dans la péninsule coréenne et dans le monde », a ajouté le prélat.
Dans ses remarques, Mgr Giovanni Gaspari, Nonce apostolique en Corée, a cité la lettre encyclique n° 271 du Pape François, Fratelli Tutti, qui affirme que les religions ont le devoir d'offrir leur « contribution significative à l'édification de la fraternité et à la défense de la justice dans la société ». Il a également souligné : « La fraternité est l'alternative à la guerre, c'est l'autre horizon possible. C'est un chemin à parcourir ensemble et que tous les hommes et femmes de la terre, croyants et non-croyants, sont appelés à parcourir pour un monde en paix ».
Invité à prendre la parole, Heinz-Gerhard Justenhoven, théologien laïc allemand, a expliqué la valeur de la « réconciliation » en tant que condition préalable à l'unification allemande et a examiné le rôle de l'Église catholique, notant que « la prière pour la paix a été cruciale pour l'unification allemande ».
Le forum, qui en est à sa neuvième édition, vise à répondre à l'appel de l'Église à promouvoir la paix dans la péninsule coréenne. À cette fin, l'Institut pour le partage de la paix, un organisme fondé par la « Commission de réconciliation de la Corée », a présenté deux projets de recherche. Yiseul Seraphina Choi, membre de la « Thomas Society », un groupe de recherche formé par de jeunes catholiques affiliés à l'Institut pour le partage de la paix, a souligné l'importance de diffuser les enseignements de l'Église sur la paix dans la société civile coréenne, c'est-à-dire auprès de tous les citoyens, et a noté le rôle spécifique du clergé catholique en tant que « pont » et « antenne » pour la sensibilisation. Les chercheurs ont interrogé quelque 5 700 prêtres coréens sur leur attitude à l'égard de la paix et de la réconciliation : 82% d'entre eux ont reconnu la nécessité de l'unification, un pourcentage bien supérieur au taux de réponse du grand public (43%) ou des fidèles catholiques (49%).
2025, note l'Institut pour le partage de la paix, sera une année très importante puisqu'elle marquera le 80e anniversaire de la libération et le 80e anniversaire de la division de la péninsule coréenne. Ce sera également le 30e anniversaire de la création de la « Commission de réconciliation de la Corée » et le 10e anniversaire de l'Institut pour le partage de la paix : le Forum de l'année prochaine sera donc particulièrement important. En guise de contribution à l'événement, la Société Thomas développera un programme pour partager des réflexions sur le rôle spécifique des jeunes dans la construction de la paix sur la péninsule coréenne, en vue des Journées Mondiales de la Jeunesse de Séoul en 2027.(PA) (Agence Fides 22/11/2024)


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