AFRIQUE/SOUDAN DU SUD - « Priez et écoutez la voix de Dieu et la voix du peuple » : l'appel des évêques pour leurs frères et sœurs soudanais

mardi, 23 juillet 2024

Juba (Agence Fides) - « Bien que notre responsabilité première soit le Sud Soudan, nous ne pouvons pas nous éloigner de notre voisin le Soudan ». C'est ce qu'ont exprimé les évêques de la plus jeune nation du monde à propos de la guerre civile en cours (voir Fides 17/4/2023), qui a éclaté au Soudan l'année dernière en raison de l'affrontement entre les dirigeants des Forces armées soudanaises (SAF) et le groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide (RSF), et de la façon dont le conflit a gravement endommagé le pays au point de le détruire presque complètement.

« Le tissu de la société soudanaise a été déchiré et les gens sont traumatisés et choqués par le niveau de violence et de haine », rapportent les membres de la Conférence des évêques catholiques du Soudan et du Sud-Soudan (SSSCBC) lors d'une récente réunion de trois jours à Juba.

Le conflit, qui, selon les dirigeants de l'Église, a donné lieu à d'horribles crimes de guerre et violations des droits de l'homme commis par les deux parties, a conduit le peuple soudanais à une véritable catastrophe humanitaire, d'où l'appel lancé par les prélats au peuple de Dieu pour qu'il apporte son soutien en fournissant « une assistance humanitaire, un travail de plaidoyer en faveur de la paix, une préparation à “l'après-guerre” en termes de réconciliation, de réhabilitation, de reconstruction et de guérison des traumatismes, et surtout, la prière ».

« Jusqu'à présent, il n'y a aucun signe d'un dialogue de paix qui pourrait apporter de l'espoir aux Soudanais. Je crois que nos dirigeants ne sont pas prêts pour la paix. Les combats et les conflits ont le dessus », ont déclaré les évêques, citant Mgr Tombe Trille Kuku, évêque du diocèse d'El Obeid, qui, dans son message pastoral, a dressé un tableau de l'insensibilité des parties intéressées à permettre à la paix de régner au Soudan, mais qui, au contraire, alimentent la guerre, ce qui entraîne de nouvelles souffrances pour la population.

« Le temps est venu pour eux de penser au peuple et à la nation », poursuivent-ils. Plus les combats se multiplient, plus les populations se dispersent et plus la haine entre les différentes ethnies soudanaises s'accroît. Agenouillez-vous pour prier et écoutez la voix de Dieu et la voix du peuple, des enfants, des femmes qui crient pour la paix, et aussi le sang qui pleure sur le sol des innocents qui sont morts dans les tirs croisés. Reprenez le dialogue en tant qu'enfants d'une seule mère et d'un seul père ».

Enfin, les évêques de la SSSCBC, faisant écho au récent appel du Pape François après la récitation de l'Angélus lors de la solennité du Corpus Christi sur la place Saint-Pierre, ont appelé toutes les parties à déposer les armes et à s'engager dans de véritables négociations de paix, tout en condamnant les meurtres, les viols et les pillages de civils et en exigeant que les responsables de ces crimes rendent compte de leurs actes.

(AP) (Agence Fides 23/7/2024)


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