AMÉRIQUE/VENEZUELA - Elections présidentielles, les évêques appellent à ne pas déserter les bureaux de vote

lundi, 15 juillet 2024 politique   géopolitique   evêques   eglises locales  

Transparencia electoral

Caracas (Agence Fides) - Le rendez-vous électoral du 28 juillet " marquera l'avenir " de la République vénézuélienne. C'est pourquoi il est nécessaire de surmonter la tentation de l'abstentionnisme et de l'apathie, et de prendre acte que "la participation libre, consciente et responsable à ces élections est d'une grande importance pour planifier un avenir d'espérance et construire un pays de progrès, de paix, de justice et de liberté". C'est avant tout un appel fort à ne pas déserter les urnes qui est lancé par les évêques vénézuéliens en vue des prochaines élections présidentielles, prévues pour le dimanche 28 juillet. Mais dans le long document en 18 points publié à l'issue de la dernière assemblée plénière de la Conférence épiscopale, les évêques portent également un jugement réaliste et alarmé sur l'état du pays, reconnaissant la "situation de crise grave qui affecte le peuple, sujet de la démocratie".
Le président sortant Nicolás Maduro a confirmé sa candidature pour un troisième mandat le 16 mars 2024. Parmi les autres candidats, Edmundo Gonzàles Urrutia a été choisi pour représenter la Plateforme unitaire, la principale alliance politique de l'opposition.
Ces dernières années", lit-on dans la déclaration des évêques, "le Venezuela a connu une détérioration constante des systèmes d'éducation, d'alimentation, de santé, des services publics, de la participation citoyenne, de la justice et des libertés inscrites dans la Constitution nationale". Une situation aggravée par le fait que "de nombreuses institutions sont devenues autoréférentielles, au service d'un seul parti politique".
Face à cette situation, le peuple vénézuélien a encore "une nouvelle opportunité de prendre des décisions à travers un vote conscient et libre qui produira une réforme profonde de la démocratie, de la société civile et de la qualité de vie". Le 28 juillet - insistent les évêques - "devrait être un jour de fête démocratique non seulement sur notre territoire, mais aussi là où se trouvent nos frères et sœurs migrants, qui voteront dans l'espoir de retrouver leurs proches dans une patrie qui leur ouvrira les portes du développement et du bonheur".
Le document des évêques reconnaît que ce qui se passe au Venezuela est "un processus électoral atypique, dans lequel il n'y a pas d'égalité des chances pour tous. Pour la paix du peuple, il est nécessaire que cessent la persécution et le harcèlement de ceux qui fournissent les outils nécessaires aux rassemblements et à la liberté de mouvement des candidats ayant des options différentes de celles du gouvernement".
Les évêques rappellent en particulier les responsabilités du Conseil national électoral, qui est appelé à garantir "la transparence et la fiabilité des résultats pour le pays et pour chaque citoyen qui vote", et celles des Forces armées nationales bolivariennes en tant que "garantes de l'institutionnalité démocratique".
Selon les évêques, la liste des tâches auxquelles devront s'atteler les élus est longue : "la réintégration de l'État et du pays, la promotion de la séparation des pouvoirs de l'État, la promotion et le respect des droits de l'homme, la conception d'une nouvelle économie génératrice d'emplois et d'un salaire décent, l'amélioration de la qualité des services publics, la reconfiguration du système éducatif, sachant que la clé de tout progrès réside dans l'humanisation de l'éducation". Il faut également "renforcer le système de santé pour offrir des soins décents et efficaces aux malades, lutter contre la pauvreté et la corruption, et promouvoir le respect des libertés civiles et de la liberté d'expression".
En conclusion de leur communiqué, les évêques invitent "le peuple de Dieu en pèlerinage au Venezuela, dans chaque paroisse et communauté, à intensifier les espaces de prière pour la paix et le bien-être de notre pays, et pour que le processus électoral se déroule dans un climat de respect". (GV) (Agence Fides 15/7/2024)


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