Conakry (Agence Fides) - "L'Église en Guinée est une Église jeune et en même temps dynamique ", affirme Raphaël Balla Guilavogui, évêque de N'Zérékoré, président de la Conférence épiscopale de Guinée, qui a accordé un entretien à l'Agence Fides.
Votre Excellence, une Église jeune mais dynamique. Pouvez-vous nous expliquer ce que cela signifie ?
"Nous sommes une Église jeune : nous fêterons les 150 ans de l'évangélisation de la Guinée en 2027. Nous sommes une communauté minoritaire importante car sur 13 millions de Guinéens, les chrétiens de toutes confessions sont 10%, tandis que les catholiques sont un peu plus de 6%. En même temps, nous sommes une Église dynamique si vous pensez qu'en l'espace d'un an, nous avons eu la nomination de trois nouveaux évêques. Nous avons donc maintenant six évêques avec cinq diocèses. Deux d'entre eux sont très récents. Il s'agit du diocèse de Guéckédou, érigé le 29 juin 2023, dirigé par Mgr Nobert Tamba Sandouno (ordonné le 12 novembre 2023) et de celui de Boké, érigé le 22 février dernier, dont l'évêque, Mgr Moïse Tinguiano, a été ordonné le 27 avril. Le troisième évêque nouvellement nommé est Mgr François Sylla, archevêque coadjuteur de Conakry, ordonné le 8 juin dernier.
La Guinée a été évangélisée par les missionnaires européens mais marche aujourd'hui grâce au clergé local ?
La Guinée a été évangélisée par la congrégation des Spiritains qui ont été les premiers à y mettre les pieds en 1877, suivis par les Pères Blancs (Missionnaires d'Afrique) en 1914. Actuellement, le clergé est essentiellement composé de prêtres locaux, dont 214 prêtres diocésains. Nous avons également un bon nombre de vocations sacerdotales et religieuses.
Une Eglise dynamique aussi sur le plan social ?
L'Eglise a un rôle social apprécié de tous, notamment dans le domaine de l'éducation. Dès le début, l'Église a joué un rôle important au niveau social en créant des écoles, des centres de formation, des dispensaires, etc. Actuellement, l'Eglise dispose de plusieurs écoles dirigées en grande partie par des religieux et religieuses, dont la majorité des élèves sont musulmans. L'Église accueille tout le monde.
De nombreux jeunes quittent la Guinée pour aller chercher fortune en Europe, que fait l'Eglise ?
Au niveau social, l'Eglise s'implique également dans l'information et la formation des jeunes qui tentent l'aventure de l'émigration clandestine, à travers l'Organisation Catholique pour la Promotion Humaine (OCPH)/Caritas Guinée, en leur expliquant les risques et les difficultés auxquels ils devront faire face. Le thème de cette formation est "Libre de partir ou de rester". Les jeunes doivent être bien informés et connaître les risques, d'autant plus qu'il y a des gens qui reviennent après avoir essayé de rejoindre l'Europe. A cet égard, nous mettons en place des centres pour aider les anciens migrants qui reviennent en Guinée à se réinsérer dans la société. (LM) (Agence Fides 21/6/2024)