AFRIQUE/ZIMBABWE - Les évêques zimbabwéens, comme les évêques nigérians, mettent en garde contre l'augmentation de la pauvreté dans leur pays

mardi, 20 février 2024 carême   pauvreté   evêques  

Harare (Agence Fides) - Une autre Conférence épiscopale d'Afrique tire la sonnette d'alarme sur les politiques économiques adoptées par le gouvernement qui aggravent les conditions de pauvreté dans lesquelles vit la majorité de la population. Les évêques du Zimbabwe, comme ceux du Nigeria (voir Fides 19/2/2024), affirment que "la décision du gouvernement d'augmenter les impôts alors que les citoyens ordinaires luttent pour s'offrir un repas par jour a aggravé les conditions de vie des familles".
"Pour la plupart des personnes âgées et les pauvres en particulier, la vie est devenue incroyablement chère. Les produits de base sont de plus en plus chers".
Les élections contestées d'août 2023 (voir Fides 17/8/2023 et 24/8/2023) ont figé le système politique au point que, selon les évêques, " de nombreuses personnes craignent que nous nous dirigions vers un État à parti unique, avec une démocratie qui meurt lentement ".
"En raison de la mauvaise politique, de l'effondrement du système économique et de leurs effets dévastateurs, de nombreuses personnes tombent dans le désespoir", indique le message. Les évêques invitent à ne pas succomber à la tentation du désespoir, mais avant tout à prier. "La prière, soulignent-ils, n'est pas une échappatoire. Elle est un moyen de trouver des solutions aux défis auxquels nous sommes confrontés dans notre monde et dans notre pays".
Des solutions fondées d'abord sur l'intelligence, mais aussi sur la sagesse inspirée par l'Esprit de Dieu. Le message invite donc à profiter du Carême pour intensifier la prière et la relation avec Dieu afin que "dans un pays et un monde désespérés, nous puissions, en tant que chrétiens, devenir des phares d'espérance".
Malgré une bonne reprise de l'économie du pays en 2021 et 2022, les taux de pauvreté, de vulnérabilité et d'insécurité alimentaire restent élevés.
L'aggravation des troubles mondiaux et les perturbations de la chaîne d'approvisionnement ont contribué à l'augmentation des prix de l'énergie et des denrées alimentaires et à une forte inflation. Les perturbations de la chaîne d'approvisionnement pendant la pandémie de COVID-19, ainsi que la guerre en Ukraine, ont augmenté l'inflation. Sous l'effet de la guerre en Ukraine, en 2021, les prix de l'énergie ont augmenté de 80 %, tandis que les prix des denrées alimentaires ont augmenté de plus de 30 %. De même, en 2022, les prix de l'énergie ont augmenté de 60 % et ceux des denrées alimentaires de 18 %.
Le Zimbabwe reste en situation de surendettement et, bien que l'endettement soit limité, la dette publique a continué d'augmenter en raison des arriérés extérieurs et de la dette héritée. (LM) (Agence Fides 20/2/2024)


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