ASIE/PAKISTAN - Un jeune chrétien condamné à mort pour avoir prétendument blasphémé via WhatsApp

mardi, 30 mai 2023 blasphème   minorités religieuses   droits fondamentaux  

The Voice

Bahawalpur (Agence Fides) - Nouman Asghar, un chrétien de 24 ans originaire de la ville de Bahawalpur au Pendjab, a été condamné à mort pour blasphème aujourd'hui, 30 mai, par un tribunal de première instance de Bahawalpur. Le jeune homme avait été arrêté en 2019 pour avoir enfreint l'article 295-c du code pénal, qui punit la diffamation du prophète Mahomet, en raison d'un prétendu blasphème consommé via WhatsApp. Sur le téléphone portable du jeune homme et de son ami Sunny Mushtaq - qui a également été arrêté - des messages contenant des dessins blasphématoires du prophète Mahomet ont été trouvés sur le chat WhatsApp. Le procès contre le jeune homme s'est terminé en janvier dernier, mais le juge de district du tribunal de première instance de Bahawalpur a mis cinq mois avant de rendre son verdict, qui a été publié aujourd'hui, 30 mai.
Selon l'avocate Aneeqa Maria Anthony, de l'ONG "The Voice", qui assure la défense juridique d'Asghar et de Mushtaq, "le magistrat a ignoré toutes les procédures et toutes les preuves en faveur de l'accusé. Il voulait seulement accomplir son "devoir sacré" de punir un blasphémateur présumé. Nous nous attendons à ce que Sunny Mushtaq subisse le même sort. Ils ont été arrêtés pour un jeu d'adolescents. Leurs familles souffrent énormément. Notre équipe juridique à The Voice met tout en œuvre pour que justice leur soit rendue, en aidant leurs familles et en se tenant à leurs côtés dans ces moments sombres et difficiles".
La famille du jeune homme nie l'accusation. Selon les avocats, Mushtaq et Asghar ont reçu une caricature blasphématoire sur leurs smartphones. Or, ce dessin leur a été envoyé par Bilal Ahmad, un jeune musulman, mais la police n'a pris aucune mesure contre Ahmad, qui était l'expéditeur de l'image blasphématoire. "Il s'agit d'un nouvel exemple d'utilisation abusive des lois sur le blasphème", déclare l'avocat Anthony, qui demande aux autorités de mener une enquête équitable sur cette affaire et d'annoncer un recours.
(PA) (Agence Fides 30/5/2023)


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