AMÉRIQUE/ARGENTINE - "Continuons à faire confiance à la voie démocratique" exhortent les évêques, qui annoncent une mission parmi les plus abandonnés...

Pilar (Agence Fides) - "Qu'avons-nous fait de notre patrie ? Quarante ans après la récupération de la démocratie, nous voyons avec tristesse combien de possibilités nous avons perdues pour construire une Argentine florissante et heureuse". Ce constat amer émane des évêques argentins, réunis pour l'Assemblée plénière de la Conférence épiscopale qui se tiendra du 24 au 28 avril dans la maison de retraite "El Cenáculo" à Pilar. Parmi les sujets à l'ordre du jour figurent le chemin synodal, la pastorale des jeunes, la pastorale sociale et le pacte éducatif.
"La colère et la lassitude ne sont pas bonnes conseillères", poursuivent les évêques, qui invitent à "continuer à faire confiance à la voie démocratique... Il est toujours possible de renaître si nous le faisons ensemble. Il est toujours possible de renaître si nous le faisons ensemble. Il y a toujours une voie à suivre si nous sommes capables de nous exprimer et de porter notre pays sur nos épaules. C'est un désir qui ne connaît ni concessions ni partis, il appartient à un peuple".
Dans leur message du 26 avril, les Pasteurs ont partagé la douleur de voir la souffrance de tout un peuple, causée par "le poids du désenchantement, des promesses non tenues, des rêves non réalisés" et aussi par "l'absence d'un horizon clair pour leurs enfants". Il est de plus en plus difficile de mettre du pain sur la table, de prendre soin de sa santé, à quoi s'ajoutent la peur de sortir dans la rue, la violence et l'agressivité généralisée. "La perte des valeurs qui soutenaient la vie familiale et sociale se fait de plus en plus sentir, rappellent-ils, et les enfants qui désertent l'école nous font mal à l'âme. Nous oublions une fois de plus que la meilleure politique de sécurité est l'éducation".
Les évêques "implorent ceux qui ont de plus grandes responsabilités" de penser à la souffrance du plus grand nombre, plutôt qu'aux intérêts mesquins de quelques-uns. Ils demandent donc "des propositions concrètes et réalistes" au lieu de solutions incohérentes ; de s'écouter les uns les autres et de discuter respectueusement jusqu'à ce qu'un terrain d'entente soit trouvé ; d'avancer vers "un projet stratégique de développement qui ouvre un horizon d'espoir, de dignité, de paix sociale, de travail et de prospérité, en donnant la priorité à ceux qui ont été jetés dans l'oubli".
Citant le Pape François dans l'encyclique "Fratelli Tutti", les évêques argentins appellent à cultiver les grandes valeurs que sont l'honnêteté, le travail, le respect, le souci de la vie, la bonté, le service et la justice, car "sans elles, il n'y aura pas de politiques ni de projets pour nous sortir du gouffre". L'activité politique devrait également être basée sur "une vie austère et cohérente". Aux croyants, ils proposent un chemin de foi, demandant au "Dieu qui nous a donné la vie et qui nous aime tant" de nous donner la force de ne pas abandonner et de continuer à lutter. Enfin, ils informent qu'ils ont décidé que tous les diocèses du pays partiraient en mission, en visitant certains quartiers où vivent les plus vulnérables et les plus abandonnés.
(SL) (Agence Fides 27/4/2023)

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